On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment, a coutume de rappeler la sagesse populaire. Ecolo semble quant à lui s’y complaire quelque peu. Toutefois, la cheffe de groupe des Verts au Parlement bruxellois, Zoé Genot, aura peut-être finalement plombé à elle seule une campagne jusqu’ici sans accroc majeur.
Communautarisme
Aujourd’hui, 56% des Bruxellois ne sont pas nés « belges » et près de 3 Bruxellois sur quatre à une origine étrangère.
La sociologie bruxelloise s’est radicalement transformée ces trente dernières années. Les partis politiques ont forcément dû s’y adapter. Certains plus facilement que d’autres ; le net repli du MR aux dernières élections communales s’explique d’ailleurs par le fait que les libéraux bruxellois ont quelques difficultés à s’ouvrir à cette « nouvelle diversité ». D’autres formations ont souvent en revanche joué à outrance cette ouverture.
Le plus souvent, Ecolo mais aussi PTB, cdH et PS ont entretenu l’ambiguïté tant sur le port du voile, l’abattage rituel etc. On se souviendra que même le mariage homosexuel ou la reconnaissance du génocide arménien ont pu générer des tensions que l’on a tenté de dissimuler.
Partis divisés
La perception de ces réalités divise au sein de ces partis, le plus souvent même entre Wallons et Bruxellois.
Ecolo a ainsi voté en Wallonie le décret qui interdit l’abattage rituel tandis qu’ Ecolo Bruxelles paraît ne pas s’y opposer formellement. De même, pour le port du voile dans les administrations : Bruxelles est pour, les écologistes wallons moins formels.
Ces mêmes clivages ont traversé le cdH version Milquet, qui a largement ouvert le parti à Bruxelles, partisane des « accommodements raisonnables » là où son successeur Benoît Lutgen était revenu à une ligne « plus PSC » ou plus rurale.
Malgré un rappel à l’ordre, le PS reste ambigu par rapport à son député-bourgmestre Emir Kir et le génocide arménien.
De même, PS et cdH ont botté en touche avec le port du voile dans les écoles, renvoyant la patate chaude aux directions.
Ce dernier (?) incident de campagne est-il susceptible d’influencer le vote du 26 mai ? Cette problématique n’est qu’un élément du programme d’un parti et il sera de toute façon impossible d’en mesurer l’exacte influence.