L’armée infiltrée par l’extrême-droite ? "On ne peut pas le confirmer", selon la Sûreté de l’Etat

Par Julie Calleeuw, d'après l'interview de Thomas Gadisseux

La Sûreté de l’Etat a sorti ce mardi son rapport annuel sur les différentes menaces présentes en Belgique, avec notamment comme constatation que la crise du coronavirus a servi à des groupes nationaux et internationaux pour diffuser des idées radicales.

Ce rapport sort quelques jours après une interview de Serge Lipszyc, président du comité R, au magazine Wilfried dans laquelle il alertait sur une menace sérieuse pour nos institutions, notamment l’armée, infiltrées, selon lui, par l’extrême-droite.

Pour Pascal Petry, administrateur général adjoint de la Sûreté de l’Etat, invité dans Matin Première, ce n’est pas aussi clair. "Il y a une montée de l’extrême-droite en Belgique. Quant à dire qu’elle a une volonté de s’insérer au sein de nos institutions et de les mettre en péril, je ne suis pas en mesure de vous le confirmer maintenant. Nous travaillons sur des situations concrètes de radicalisme politique, mais nous ne pouvons pas à l’heure actuelle confirmer cette information".


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Pour lui, il est plutôt question d’une "non-prise en compte d’une radicalisation. Pas une tolérance, je n’irais pas jusque-là. Mais la ministre de la Défense a dit qu’il y avait eu des erreurs, un problème d’appréciation par rapport, par exemple, aux accès de Jurgen Conings à une réserve d’armes. Mais je ne pense pas qu’à l’heure actuelle on peut confirmer qu’il y a sciemment une volonté de soutenir l’extrême-droite au sein de nos institutions".

On ne sait pas tout suivre

Par manque de moyens, seuls 20% des dossiers ouverts à la Sûreté peuvent être suivis. "On ne sait pas tout suivre, on doit mettre des priorités. On travaille sur le radicalisme religieux, politique. Grâce au gouvernement actuel, on va pouvoir recruter. Et j’espère qu’on va pouvoir mieux travailler", note Pascal Petry.

Parmi les menaces de radicalisme religieux suivies par la Sûreté, celle des Frères musulmans, qui a notamment cristallisé le débat autour de l’ancienne commissaire au gouvernement Ihsane Haouach. "Une menace diffuse, alerte l’administrateur général adjoint de la Sûreté. On doit avoir une décision législative qui nous dit si on doit donner un avis sur certains postes importants qui sont pris dans des associations, par exemple. C’est déjà le cas pour les officiers du culte. Et on doit aussi déconstruire un discours, démontrer que certaines personnes veulent faire de notre Etat un Etat musulman et non plus un Etat démocratique et laïque".

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