À première vue, le hip-hop et l’architecture n’ont strictement rien en commun. L’un est une ode à la liberté tandis que l’autre est plus rigide et immuable. Pourtant, ces deux expressions de la culture ne font qu’une dans le cadre de "l’architecture hip-hop". Un concept architectural auquel le Museum of Design d’Atlanta s’intéresse dans une nouvelle exposition.
L’exposition "Close to the Edge : The Birth of Hip-Hop Architecture" a été curatée par Sekou Cooke. Cet architecte et universitaire américain s’est particulièrement fait connaître pour son essai "The Fifth Pillar : A Case for Hip-Hop Architecture", publié en 2014 dans la revue The Harvard Journal of African American Planning Policy. Il y écrit que le hip-hop "n’existerait pas sans l’architecture, l’urbanisme et la planification urbaine".
Et pour cause, le hip-hop est né en réaction aux politiques sociales de renouveau urbain lancé par Robert Moses, le maître-bâtisseur de New York à qui l’on doit notamment le Cross Bronx Expressway. La construction de cette autoroute a entraîné le déplacement de populations entières, majoritairement afro-américaines et hispaniques, dans de véritables terrains vagues à l’est de Brooklyn et au sud du Bronx. Ces quartiers insalubres vont servir d’incubateurs à ce courant musical, ce qui pousse des architectes comme Sekou Cooke et Mike Ford à affirmer que Robert Moses est "le vrai père du hip-hop".