De bon matin, dans un troquet bruxellois, impossible de passer à côté de la table occupée par les musiciens de Lankum. Barbe hirsute, racines et troncs d’arbre tatoués sur les bras, piercings dans la joue, le nez ou la lèvre, le chevelu Daragh Lynch (chant, guitare, piano) nous propose une place confortable à ses côtés, juste en face de son ami, le violoniste Cormac Mac Diarmada. Pâle comme un linge, ce dernier compense son déficit en vitamines D par un sourire ultra chaleureux. Venus au pays de la frite pour causer de leur nouvel album, l’excellent "False Lankum", les deux garçons ont laissé l’autre moitié du groupe chez eux, à Dublin. La chanteuse Radie Peat et le multi-instrumentiste Ian Lynch ne sont pas là. Mais ils ont une bonne excuse. "Mon frère, Ian, est titulaire d'une maîtrise en folklore irlandais", avance Daragh. "En ce moment, il donne un cours sur les chansons traditionnelles à l'UCD (University College Dublin). Radie, elle, est maman depuis quelques semaines." Une naissance qui survient à quelques jours du début d’une solide tournée internationale… "Bizarrement, la crise sanitaire nous a préparés à cette situation. Durant le confinement, nous avons revu notre organisation pour gérer au mieux les périodes de répétition et d’enregistrement. Grâce à cette méthodologie, nous pouvons facilement nous adapter aux réalités de la parentalité. C’est un truc important pour nous. Parce que ce n'est pas uniquement l'affaire de Radie. Son bébé fait aussi partie de la réalité de Lankum."