Après trois décennies d’efforts et de travail autour de l’œuvre de Jean-Sébastien Bach, le pianiste Lang Lang, véritable pop star planétaire du piano, vient de sortir sa version des Variations Goldberg chez Deutsche Grammophon. Dans un entretien accordé à l’Agence France Presse, le pianiste revient sur ces 27 années de travail autour de Bach mais aussi sur sa vie de concertiste privé de concerts par la pandémie de coronavirus.
Les Variations Goldberg, le rêve d’une vie de pianiste
La Variations Goldberg de Bach, c’est l’œuvre de toute une vie, un enregistrement rêvé que vient de faire la pianiste Lang Lang. Pour s’attaquer à ce monument pianistique, l’une des pièces les plus difficiles du répertoire de par sa grande variété de style, Lang Lang explique dans l’entretien avoir puisé dans son passé d’enfant prodige. "J’ai joué tellement de Bach quand j’étais petit", se souvient-il, expliquant qu’il jouait déjà les 30 Variations à l’âge de 10 ans et qu’il les connaissait entièrement par cœur à l’âge de 17 ans : "les mémoriser n’a pas été tellement difficile, parce que j’ai commencé tôt", résume-t-il.
Mais jusqu’à maintenant, Lang Lang ne se sentait pas prêt à enregistrer ces fameuses variations : "Je n’ai jamais travaillé aussi longtemps sur une œuvre". En effet, pour Lang Lang, l’important n’est pas simplement de connaître la partition, mais de s’approprier la musique, de la comprendre profondément jusqu’à ce qu’elle fasse partie de l’interprète.
"J’ai attendu pendant des années de mieux connaître la pièce. Quand je commençais à l’enregistrer, j’étais pris de peur et j’enregistrais autre chose", raconte-t-il sous son épaisse chevelure savamment négligée. "Si je ne ressens pas qu’une œuvre devient une partie de moi, si je ne la comprends pas à fond, je ne me sens pas à l’aise pour l’enregistrer".
C’est donc l’aboutissement de près de trois décennies de travail qui a paru chez Deutsche Grammophon ce vendredi 4 septembre dernier, avec d’une part une version studio et d’autre part une version concert, enregistrée en mars à l’église Saint-Thomas de Leipzig, fief de Jean-Sébastien Bach où le compositeur allemand est enterré.