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Lancement d’académies, gamification… Face à la pénurie de main-d’œuvre, le secteur de la construction innove

Face à la pénurie de main-d’œuvre, le secteur de la construction doit innover

© Getty Image

C’est un des paradoxes du marché de l’emploi en Belgique : alors que le taux de chômage reste élevé, surtout en Wallonie (13,4%), de nombreux métiers manquent de candidats. C’est le cas dans le secteur de la construction. Maçons, assembleurs, chefs d’équipe… 18.000 emplois sont vacants. Et pour attirer de nouveaux talents, les entreprises doivent parfois innover, car les formations classiques en alternance n’arrivent pas à attirer suffisamment de monde.

Pour remédier à ce problème, certaines entreprises ouvrent des académies de formation en interne. C’est le cas de Thomas et Piron. En mars, l’entreprise lancera à Charleroi un programme pour former 14 maçons. Les apprentis recevront une courte formation théorique à l’PHAPME avant de travailler dans l’entreprise durant huit mois. Avec à la clé un CDI, si l’étudiant va jusqu’au bout et qu’il acquit les compétences nécessaires.

Pour attirer les jeunes, l’entreprise mise sur la "gamification" du processus d’apprentissage afin d’impliquer et créer un engagement des apprenants. Cela revient à concevoir le parcours de formation comme un jeu vidéo. Via une application, l’étudiant pourra passer des paliers et obtenir des récompenses.

"Notre secteur souffre d’un déficit d’image. Chez nous, 40 postes sont à pourvoir. Je suis persuadé que cette gamification peut apporter une réponse pour attirer jeunes et moins jeunes. Les défis sont énormes. Il y a notamment la rénovation énergétique. On ne peut pas attendre d’être dépassé par ce problème. On doit donc innover", constate Philippe Callens, directeur RH chez Thomas et Piron.

Gagner du temps

Plusieurs entreprises du secteur de la construction ont ouvert des académies de formation en leur sein. Lancer son propre catalogue de formation semble être un outil efficace pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Cela permet d’avoir plus de libertés dans la conception de la formation et de mieux intégrer les étudiants à l’esprit de l’entreprise. Par ailleurs, cela représente un gain de temps grâce à des formations plus courtes que les programmes traditionnels qui durent parfois trois ans.

Ainsi, chez Wanty, une autre entreprise basée à Binche, l’académie forme en 10 mois seulement. "Le but, c’est de mettre à l’emploi des personnes qui sont pour la plupart au chômage. On ne peut donc pas tirer ça trop longtemps, car sinon on perd la motivation des gens", explique Gregory Cambier, directeur RH chez Wanty.

Dans cette entreprise en 2022, c’est 40 personnes qui ont été embauchées grâce à ce canal de formation, soit plus de 30% des nouveaux effectifs.

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