Sergiy Kyslytsya, l’ambassadeur de l’Ukraine à l’ONU a déclaré que Roger Waters n’était qu’une "brique de plus dans le mur" - en référence au célèbre titre "Another Brick in the Wall" – dans le mur de la propagande russe.
En effet, il assistait ce mercredi 8 février au Conseil de Sécurité de l’ONU au cours duquel Roger Waters a été invité à prendre la parole au nom de la Russie après avoir soutenu à plusieurs reprises ces derniers mois que l’Occident, et plus particulièrement les Etats-Unis, étaient les "principaux agresseurs" dans cette guerre.
Le musicien et activiste a déclaré : "L’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie était illégale et je la condamne dans les termes les plus forts", a déclaré Waters. "Cependant, l’invasion russe n’était pas injustifiée, donc je condamne aussi fortement les provocateurs. Voilà – c’est réglé."
"À mon avis, la seule option sensée est d’appeler à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine – pas de "si", pas de "mais", pas de "et". Pas une vie ukrainienne ni russe de plus ne doit être sacrifiée. Pas une seule – elles sont toutes précieuses à nos yeux."
Suite à ce discours, Sergiy Kyslytsya est revenu sur l’histoire de Pink Floyd, et celle de Roger Waters en rappelant que son groupe avait été banni par l’Union Soviétique en 1979 après que les membres ont protesté contre l’invasion en Afghanistan.
"C’est ironique, si pas hypocrite, que M. Waters tente maintenant de blanchir une autre invasion", a-t-il déclaré. "Quelle tristesse pour ses anciens fans de le voir accepter le rôle d’une brique de plus dans le mur – le mur de la désinformation et de la propagande russe."
Continuez plutôt à jouer, Mr Waters. Cela vous convient mieux que de discourir au conseil de sécurité et de nous expliquer comment faire notre travail. Pas de cochons volants ici, s’il vous plaît.
L’ambassadeur fait bien sûr ici référence aux cochons gonflables que Pink Floyd faisait voler lors de ses concerts en 1987.
Récemment, Roger Waters a également critiqué les anciens membres de Pink Floyd pour avoir sorti le single caritatif "Hey Hey Rise Up" l’année dernière, qui a permis de collecter des fonds pour les organisations humanitaires qui aident les personnes touchées par la guerre : "Cela encourage la poursuite de la guerre", a-t-il déclaré. "Associer [Pink Floyd] maintenant à quelque chose comme ça… La guerre par procuration me rend triste".
Ces paroles ont ensuite attisé la colère de l’épouse de David Gilmour, Polly Samson, qui l’a traité de "misogyne et d’antisémite faisant l’apologie de Poutine", entre autres. Des propos validés ensuite par David Gilmour qui a repartagé le post en commentant : "C’est manifestement vrai".
On apprenait aussi hier que Roger Waters avait ré-enregistré l’album mythique The Dark Side of the Moon tout seul et secrètement, sans les autres membres restants de Pink Floyd.
En prévision des foudres des autres membres auxquelles il s’attend, et qu’il appelle maintenant les "Faux Floyd", Roger Waters a expliqué :
"C’est moi qui ai écrit The Dark Side of the Moon. Débarrassons-nous de tous ces "nous" ! Bien sûr, nous étions un groupe, nous étions quatre, mais c’est mon projet et c’est moi qui l’ai écrit donc…"
Un peu plus loin dans la même interview, Roger Waters a aussi expliqué qu’il prévoyait de sortir un nouvel album solo intitulé The Bar, décrit comme "un symbole d’endroits qui acceptent les débats ouverts".