Politique

La Wallonie surveille le niveau de ses réserves d’eau alors que la sécheresse s’installe

L’Ourthe, près de Durbuy, à un niveau très bas (archives août 2018)

© Getty Images - Georges Pachantouris

Par Jean-François Noulet, avec C. Defoy

La Cellule régionale d’expertise "sécheresse" en Région Wallonne s’est réunie ce mardi après-midi pour dresser l’état des lieux au sud du pays, quinze jours après sa précédente réunion, alors qu’elle se réunit habituellement une fois par mois. La situation est en effet à surveiller en raison des très faibles précipitations actuelles. Les niveaux des nappes phréatiques et des barrages réservoirs sont encore considérés comme normaux, mais la Cellule d’expertise sécheresse s’attend à une dégradation de la situation. L’IRM prévoit que tout le territoire wallon bascule dans les prochains jours dans une situation de sécheresse.

Situation sous surveillance, mais pas encore de préoccupation

"Au niveau des nappes phréatiques et au niveau des barrages réservoirs, la situation est normale à cette période de l’année", souligne d’emblée Stéphanie Ernoux, la porte-parole de la cellule "sécheresse". On observe bien des débits plus faibles et des barrages réservoirs à un niveau de pré-étiage, mais, estime Stéphanie Ernoux, "on a eu un automne et un hiver qui ont engendré de bonnes recharges de nos nappes phréatiques". De quoi qualifier la situation de "relativement confortable".

Pour le moment, c’est plutôt à l’ouest du territoire wallon et dans certaines communes du namurois qu’on parle de sécheresse. "On sait très bien que certaines communes sont plus impactées ces dernières années par la situation de sécheresse", explique Stéphanie Ernoux.

Cependant, l’heure est à la prudence. "Au niveau de la consommation de l’eau de distribution, on a une surveillance heure par heure et jour après jour", ajoute la porte-parole. Et récemment, des conseils ont été donnés aux propriétaires de citernes d’eau de pluie pour qu’ils remplissent celles-ci à certaines heures pour éviter une surcharge du réseau de distribution.

A ce stade, il s’agit de conseils. "Il n’y a pas d’arrêtés de police, pas de mesures de restriction de consommation de l’eau de distribution", explique Stéphanie Ernoux, porte-parole de la cellule "sécheresse". "On est plutôt dans une sensibilisation de la population à consommer raisonnablement l’eau de distribution", ajoute-t-elle.

La vigilance, la surveillance actuelle sans qu’il n’y ait encore de préoccupation pourrait faire place assez rapidement à une situation plus inquiétante. "C’est vrai que cette situation de zone sèche à très sèche identifiée par l’IRM attire notre attention", confirme Stéphanie Ernoux, car tout le territoire devrait basculer dans cet état de sécheresse dans les dix prochains jours.

Beaucoup de cours d’eau encore navigables, notamment en Kayak, mais les premières restrictions sont là.

Qui dit risque de sécheresse et abaissement du niveau des cours d’eau dit aussi risque de voir la navigation être interdite. Aujourd’hui, il est interdit de naviguer en kayak sur le Viroin. Un tronçon de l’Ourthe, en aval de Nisramont est aussi frappé d’une interdiction de pratiquer le kayak. "Ce sont les premiers, mais jour après jour, la situation peut changer", réagit Stéphanie Ernoux, porte-parole de la cellule "sécheresse". Sur la Lesse, "pour l’instant, la circulation est encore possible au niveau des kayaks, mais si la situation de sécheresse perdure comme on l’annonce dans les prochains jours ou les prochaines semaines, il faut s’attendre à ce que d’autres tronçons ferment", ajoute Stéphanie Ernoux. Les amateurs de kayak sont invités à consulter le site du SPW relatif à circulation sur les cours d’eau, www.kayak.environnement.wallonie.be.

Cellule d’expertise "sécheresse" en Région Wallonne se réunira dans quinze jours pour faire un nouveau point de la situation.

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