Nous sommes en mars 2016 à Grande-Synthe, une petite ville du Nord de la France située à 40 kilomètres de Calais et de sa jungle à l’époque. Environ 3000 réfugiés, d’origine kurde pour la plupart, vivent alors sur un terrain vague dans des conditions ultra- précaires : sous des tentes de fortune et dans la boue.
Pour répondre à l’urgence humanitaire, le maire de la ville, Damien Carême, un humaniste révolté et combatif, décide de construire un " camp humanitaire provisoire " avec l’aide de Médecins sans frontière, mais au départ contre l’avis de l’Etat français. Ce camp dit de " la Linière " offre un accès à l’eau courante et à l’électricité et sera composé de 375 cabanons. Idéaliste et déterminé, l’architecte qui a conseillé sa conception essaie de convaincre les acteurs de projeter ce lieu comme un quartier. Et si les migrants s'y installaient durablement ? Mais sa pensée se cognera sans cesse à la réalité du terrain.
De l’emménagement du camp à sa destruction, sur une période de 18 mois, le réalisateur suit l’expérience dans toute sa complexité : ses espoirs, ses impasses, témoignant du rêve des uns devenu cauchemar des autres. Cela donne un film profondément humain qui questionne le rôle de chacun dans l'accueil des réfugiés et qui questionne surtout la politique européenne en matière d’asile. Il montre comment l’énergie colossale déployée par les uns pour répondre à l’urgence humanitaire se heurte souvent de plein fouet à la réalité des politiques migratoires décidées par les autres.
La ville monde : une coproduction de la RTBF avec Les Films du Balibari / Stenola Productions / Filmtank et France Télévisions – A voir le 03/10 à 23h25 sur La Trois et à revoir sur Auvio.