En attendant, que recèle le huitième roman d'Elena Ferrante, traduit, comme ses précédents livres, par Elsa Damien?
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Nous suivons le destin de Giovanna, fille unique d'un couple de professeurs, qui vit une enfance heureuse dans un quartier bourgeois sur les hauteurs de Naples. La collégienne est adulée de ses parents, particulièrement de son père... jusqu'au jour où elle surprend une conversation dans laquelle il la compare à Vittoria, une tante à la réputation maléfique.
Bouleversée par ce rapprochement aussi dévalorisant qu'inattendu, Giovanna va chercher à en savoir plus sur cette femme, découvrant au cours de sa quête le quartier populaire où a vécu son père, les secrets de famille, les garçons et la sexualité...
On retrouve dans "La vie mensongère des adultes" (416 pages, 22 euros) des thèmes déjà présents dans "L'amie prodigieuse", la saga en quatre volumes qui s'est écoulée à près de 15 millions d'exemplaires dans le monde, dont plus de quatre millions en français.
Il est ainsi question dans ce nouveau roman de la place des femmes dans la société, des inégalités sociales, de l'identité, de la loyauté et de la trahison et, toujours et encore, de Naples.
Le livre, palpitant de bout en bout, tient du roman réaliste (dans sa description des bas-fonds de Naples), du récit d'apprentissage (Giovanna va devoir franchir nombre d'obstacles pour assouvir sa quête) et du manifeste politique (dans la dénonciation des mensonges, de l'hypocrisie et du combat pour l'émancipation).
Elena Ferrante confirme être une merveilleuse conteuse. Un bracelet qui passe du poignet d'un personnage féminin à un autre, reliant ainsi toutes les femmes du récit, est de ce point de vue une véritable trouvaille.
La fin du roman reste ouverte. "Le lendemain, je partis pour Venise avec Ida. Dans le train, nous nous fîmes une promesse: nous deviendrions adultes comme aucune fille n'avait réussi à le faire"...
Est-ce la promesse d'une nouvelle saga? Son éditeur italien, edizioni e/o, s'en défend mais on sait qu'en littérature il ne faut jurer de rien.