Cette semaine, les aidants proches sont mis à l'honneur au CHR Mons-Hainaut. Du Yoga, de la méditation, des séances d'informations, des groupes de paroles... de 15h à 17h tous les jours, les aidants proches peuvent enfin un peu penser à eux. Car avoir la charge d'un proche au quotidien, c'est loin d'être simple.
Une vie solitaire
La vie de Valérie est difficile. Sa fille, Lola, 19 ans, souffre depuis toujours d'une maladie mentale. Lola a récemment fait une tentative de suicide. Valérie ne peut pas la quitter des yeux: "La nuit, je dois pouvoir me réveiller à n'importe quelle heure. Pour rassurer Lola quand elle fait des cauchemars."
Alors quand sa fille quitte la pièce... Valérie éclate en sanglot: "Je ne sais plus où donner de la tête. Je suis anéantie, j'essaie de garder la lumière autour de moi".
Catherine souffre aussi. Son mari a fait un AVC. C'était il y a quelques années. "J'ai parfois l'impression de n'être que des bras et des jambes. De ne pas exister. Alors je perds patience. Mais je dois arriver à me contrôler. Après tout, ce n'est pas de sa faute."
Pas simple d'accepter de l'aide
Se sentir seuls, démunis, quand on a la charge d'un membre de sa famille... Une situation que tous les aidants proches connaissent.. Une détresse pas si simple à accepter selon Olivier De Stexhe du CHR Mons Hainaut: "Parfois, la personne qui aide peut se sentir coupable de demander de l'aide pour elle-même. Parce qu'elle se dit si je demande de l'aide, je ne suis pas moi-même un bon mari, un bon parents".
Méditer et déculpabiliser
Pour sortir la tête de l'eau, il faut s'occuper de soi. En faisant par exemple de la méditation avec le docteur Abdelhamid Laloui. "La méditation au départ c'est difficile, ça demande un effort. Mais une fois qu'on s'est entrainé, ça devient un rappel rapide, naturel. Au lieu de s'emporter, grâce à la méditation on se rend compte qu'on a de la colère. Alors quand on se rend compte, soit on décide de se taire, soit de répondre quelque chose qui va construire la relation. Et là du coup, le fait de faire ça, je prends soin de moi. C'est vraiment une guérison. Et puis ensuite, je suis capable de bien m'occuper de l'autre. Et ainsi je peux changer la vie."
Ce qui changerait la vie aussi ce serait une reconnaissance juridique du statut d'aidant proche, avec une aide financière à la clé. Mais ce n'est pas vraiment au programme des gouvernements.