"Dans la culture tibétaine, il est courant de voir les grands-parents âgés non seulement embrasser les petits enfants, mais aussi leur donner un petit bonbon ou un morceau de nourriture de leur bouche, directement de bouche à bouche", explique l’Union bouddhiste dans un communiqué.
Cette pratique est très répandue
"Une fois que l’aîné a donné un baiser et un bonbon, comme il n’y a plus rien dans sa bouche, plus rien à donner, il dit la phrase 'OK, maintenant mange ma langue'. L’expression tibétaine est 'Che le sa'. Ils disent cela comme dans 'Je t’ai donné tout mon amour et les bonbons, alors c’est tout – il ne reste plus qu’à manger (ou sucer) ma langue'. C’est un jeu que les enfants connaissent. Cette pratique est très répandue dans la région de l’Amdo, dont le Dalaï-Lama est originaire." Et d’ajouter qu’il n’y a aucune connotation sexuelle à ce jeu.
La nouvelle forme de guerre qui utilise la manipulation de la communication
Dans ce même communiqué, l’Union bouddhiste s’interroge sur les intentions de la personne à l’origine du tweet qui a tant circulé. "L’extrait de la vidéo lâché sur les réseaux sociaux n’est qu’un exemple de la nouvelle forme de guerre qui utilise la manipulation de la communication […]" Et de souligner que le compte a été "fraîchement ouvert" en février 2023.
La polémique serait donc pilotée par les autorités chinoises ? "Tout à fait", répond Rigzin Genkhang, représentante du Dalaï-Lama en Europe, sur TV5 Monde. "Il n’y a eu aucune activité sur ce compte Twitter jusqu’au 8 avril." Vérification faite, c’est faux, il y a bien eu des publications avant cette date mais il est vrai de dire que le compte est assez neuf puisqu’il existe bien depuis février 2023.
Tweete sur la politique intérieure et étrangère chinoise
En effectuant une recherche via une archive de l’image de ce profil, il est possible de trouver un compte Twitter similaire, aujourd’hui suspendu. Il pourrait donc être probable que cette personne ait créé un nouveau compte suite à la suppression de son profil précédent. Quant à savoir si l’utilisateur propage les idées du Parti communiste chinois, il se décrit comme un "analyste financier quantitatif basé à Paris, diplômé en mathématiques à l’université de Paris PSL, tweete sur la politique intérieure et étrangère chinoise, opinions personnelles."
Pour en savoir plus, nous sommes entrés en contact avec lui via Twitter. Il nous a répondu en français, langue avec laquelle il tweete en plus de l’anglais. Il dit avoir publié cette vidéo "car une amie lui a envoyé", qu’"il n’y a aucune interférence de la part du gouvernement chinois comme certains Tibétains le prétendent" et qu’"il s’agit d’une action totalement isolée" de sa part.
Il nous envoie ensuite le tweet d’un autre compte francophone ayant partagé la vidéo un jour avant lui en indiquant qu’il n’est donc pas le premier à l’avoir partagée. Ce qui est vrai. Nous avons également trouvé trace de cette vidéo sur Twitter deux jours plus tôt. Mais "je suis le premier à avoir tweeté en anglais par contre", nous affirme-t-il. "Et donc je pense que c’est mon tweet qui a contribué à répandre la nouvelle dans le monde entier. Je publie beaucoup sur la Chine car je suis très intéressé par ce pays de par mon expérience personnelle." Il ne nous en dira pas plus.