Tartare ou Américain ?
Cook As You Are
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On se souvient que l’été dernier, la députée française Sandrine Rousseau s’était faite dézinguer pour avoir dit qu’il fallait " changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité ". Tout ça dans un contexte de, la viande c’est mal, ça fabrique du CO2 parce que les vaches pètent et rotent. De fait, le bilan carbone de la viande, surtout la viande nourrie au soja dans des exploitations intensives, n’est pas top.
Que le BBQ soit un léger symbole de virilisme, il est difficile de le nier, le cliché étant souvent véhiculé autant par les hommes que par les femmes, tout ça sur un air de " les femmes préfèrent la salade et les hommes veulent de la côte de bœuf ". A l’époque, en France, ça s’était bien déchaîné en mode, laissez-nous bouffer ce qu’on veut, on est des hommes, on a besoin de viande rouge et chez nous, un sondage IFOP avait toutefois montré que les " viandards " sont plus propices à véhiculer des stéréotypes du style " femme au volant, mort au tournant " que les moins viandards.
Je ne vais pas me cacher, j’aime la viande, mais je n’aime pas polluer en mangeant. Alors, oui, le bilan carbone de la viande ce n’est pas terrible, et oui, même parmi mes amis, il y a souvent des clichés du type " les femmes préfèrent la salade et le yaourt, les hommes l’entrecôte ". Statistiquement, les hommes mangent presque deux fois plus de viande rouge que les femmes et donc, polluent plus en mangeant.
Il y a eu assez d’études en tous genres pour nous expliquer qu’hommes et femmes, nous avons les mêmes papilles gustatives, ce n’est pas là qu’il faut chercher. Alors, est-ce la biologie ? Moi Tarzan, je dois aller à la chasse au zébu, toi Jane, il te faut t’occuper des enfants et donc, tu peux manger des rondelles de concombre. De fait, la biologie, non, au contraire, les femmes en âge d’avoir des enfants, les femmes enceintes, les femmes allaitantes ont bien plus besoin de fer et donc de viande rouge, voire d’abats que les hommes.
Alors ? Ce goût serait peut-être bien ancré dans nos fameuses habitudes, éducation voire, ce que les sociologues d’aujourd’hui nomment l' " assignation de genre ". Vu que je suis un homme je me garderai bien de dire aux femmes ce qu’elles doivent manger, mais je promets, les jours où c’est barbecue, de préparer moi aussi les salades, de laisser à qui voudra, le soin de retourner la barbaque sur le feu, et de la découper. Mais barbecue pas trop souvent, avec le meilleur possible de nos produits viandards locaux sur le feu, et garanti sans sous-entendus lourdingues. Pour aller beaucoup plus loin que mes petites pitreries, deux lectures à vous proposer, des bouquins écrits par des femmes, gastronomes et très savantes :
''Steak in France'', Editions de la Martinière de Verane Frediani et Franck Ribière
''Steaksisme'' de Nora Bouazzoni Editions Nourriturfu
Cook As You Are avec Carlo De Pascale, le vendredi à 11h45 sur Classic 21, votre radio Rock’n’Pop.
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