Vienne, la nuit du 4 au 5 décembre 1791. Peu après minuit, W. A. Mozart meurt, laissant derrière lui une partition inachevée : son Requiem.
Deux siècles plus tard, en 1984, dans le film Amadeus de Milos Forman, adapté de la pièce éponyme de Peter Schaffer, cette fameuse nuit est mise en scène comme un moment ultime de composition de Mozart, assisté par Salieri. Antonio Salieri, compositeur d’origine italienne, contemporain de Mozart et également actif à la cour de Vienne est alors présenté comme son concurrent, voire son ennemi. Certaines théories vont même jusqu’à dire que Salieri aurait assassiné Mozart.
Ce qui est sûr, c’est que la dépouille de Mozart a été placée dans une tombe communautaire comme il est d’usage pour la moyenne bourgeoisie à laquelle il appartenait. Mais il n’a pas été assassiné par Salieri. Ce qui a tué Mozart c’est un ensemble de choses. Il y a d’abord, son hygiène de vie : peu avant sa mort, Mozart était en surpoids mais on sait aussi qu’il aurait eu une insuffisance rénale ou une septicémie. À l’automne 1791, Mozart est épuisé. Il vient de terminer deux opéras, La Flûte enchantée et La Clémence de Titus, et tombe malade. Il décline très vite, mais doit absolument honorer une commande anonyme pour laquelle il a déjà reçu un acompte : un Requiem. Et malgré son mauvais état de santé, travailler sur cette partition prend alors tout son sens. Mozart écrit d’ailleurs dans une lettre : "J’écris ce Requiem pour moi, je ne le sens que trop. Je n’en ai plus pour longtemps".
Le 5 décembre 1791, Mozart meurt à 35 ans sans avoir achevé ce fameux Requiem dans lequel il était tant impliqué.