Le visage du changement climatique
Or, cela fait plusieurs années que les chercheurs se rendent compte que le risque d'événements extrêmes, et de vagues de chaleur en particulier, augmente dans le contexte de réchauffement climatique. "C'est à dire que la principale cause est en fait simplement l'augmentation des températures moyennes, dont on ne fait que découvrir la réalité concrète". Le "visage du changement climatique", pour Michael Mann - de la Penn State University, dans ses propos au Guardian.
Nous voyons une répétition d’années chaudes indépendamment des facteurs météorologiques aléatoires qui sont responsables des fluctuations de températures d’une année à l’autre
Ces cinq dernières années ont été très chaudes, notamment à cause du phénomène El Niño: "un phénomène de couplage des températures entre l’océan et l’atmosphère dans les zones équatoriales. Globalement au niveau planétaire, ça donne des années plus chaudes. Ce phénomène s’est atténué, et il n’y avait a priori pas de raison qu’on soit dans une année particulièrement chaude. Malgré tout, on l’est quand même. Et donc nous voyons une répétition d’années chaudes indépendamment des facteurs météorologiques aléatoires qui sont responsables des fluctuations de températures d’une année à l’autre".
Le pire est à venir
L'IRM a bien précisé que pour la Belgique, l'été 1976 est le plus chaud et le plus sec jamais enregistré. Localement chez nous, le pire record n'a donc pas été atteint, mais pour Philippe Marbaix, "si on avait les pires situations météo du passé, couplées au réchauffement climatique, on pourrait craindre probablement encore un peu plus grave que ce qu'on a connu cette année en Belgique". Non seulement le réchauffement global des températures augmente donc le risque de périodes de canicule, mais en plus, les conditions météorologiques de cette année sont encore relativement clémentes. Ce qui augure, en fait, que le pire est très certainement encore à venir. Encore deux questions à Philippe Marbaix:
- Sommes-nous en Europe collectivement inconscients de ce réchauffement ?
"Si nous ne changeons pas la quantité de gaz à effet de serre que nous émettons, la situation va s'aggraver à tous points de vue. Oui, il y a peut-être une certaine inconscience encore, parce que si le message était passé, on devrait comprendre que c'est en effet quelque chose auquel il faut s'attendre, et que si on ne s'y attaque pas de manière décisive en prenait des décisions parfois difficile dès maintenant, le nombre de vagues de chaleurs va augmenter. Parce que d'autres régions du monde veulent imiter notre mode de consommation - et on peut les comprendre, que des pays sortent de la pauvreté c'est tout ce qu'on peut leur souhaiter - mais si tout le monde va vers le mode de vie que nous avons eu jusqu'à présent, les émissions vont continuer à augmenter et je crains que l'on n'ait pas encore pris toute la mesure du phénomène."