Fini le temps des faveurs accordées aux food trucks. La TVA va doubler pour ceux qui ont des petites tables et le client va donc payer plus cher. Est-ce que cet alignement sur la TVA des restos va tuer le food truck ?
Jusqu’ici, les food trucks bénéficiaient d’un attrayant 6% de TVA. Le ministre des Finances, Van Overtveldt veut revoir les règles du jeu pour ceux qui servent les repas sur place – mini terrasse, tables hautes – parfois devant les restaurants. Désormais, TVA à 12% et apparition de la caisse enregistreuse. Fabrice Willot, président de la Belgian Food Truck Association, n'étant pas disponible, nous sommes tournés vers la Fédération Horeca Wallonie qui travaille avec les food trucks frituristes.
Thierry Neyens, président de la Fédération Horeca Wallonie: " Il est vrai que l'évolution et certaines tendances font que le législateur impose, que ce soit au secteur Horeca ou aux food trucks, de nouvelles contraintes."
Pour un restaurant classique, les food trucks représentent-ils une concurrence pour l'Horeca? Tout dépend de l'installation du food truck d'après Thierry Neyens: "Le taux de 6% était lié à la prestation de take away donc un plat à emporter pour lequel il n'y avait pas de possibilité de se restaurer sur place avec une prestation de service. Un restaurateur offre une prestation de service, un confort, il y a de l'emploi et il y a évidemment une table et une chaise, ce qui permet d'être installé et donc que le prix soit soumis à une TVA de 12%." Or, ces derniers temps, le secteur du food truck est en pleine mutation et certains proposent des services plus complets et deviennent donc un service de restauration d'où la volonté du gouvernement d'aligner le taux de TVA à 12%, tel celui des restaurateurs.
Cependant, d'après Thierry Neyens, passer de 6 à 12% ne devrait pas avoir de lourdes conséquences sur le portefeuille des clients: "On est sur un prix de vente inférieur par rapport à ce que propose un food truck. Donc si un plat est servi à 10€ comparativement à un plat à 15-20€ dans un restaurant, l'impact pour le consommateur sera relativement faible."
Si le secteur de l'Horeca n'a pas influencé cette décision du gouvernement, il est vrai que certains ont dénoncé l'évolution du food truck : "Nous l'avons appris par la presse comme tout le monde. Maintenant, il est vrai que nous avons eu des remontées de restaurateurs qui justifiaent souvent de manière tout à fait convaincante, le fait qu'il y avait une concurrence ou des risques de concurrence lors d'évènements ou de rassemblements de food trucks à proximité de leur établissement. Il y avait en effet un ajout de mobilier voire de prestation et de service. Et ce constat dérangeait évidemment une partie du secteur de la restauration dans certains endroits, de manière ponctuelle. Même si, les cynergies étaient très souvent positives pour l'ensemble des secteurs communs."
De son côté, Xavier de Han-sur-Lesse, détient un foodtruck et craint cette augmentation: "J'ai un food truck avec uniquement des produits du terroir, de la marchandise bio et artisanale. Et cette TVA qui double, c'est une catastrophe! On a déjà beaucoup de taxes pour pouvoir aller de commune en commune. En plus, on ne met pas de places assises ou si on en met c'est parce qu'on est face à un évènement et il n'y a aucune concurrence! Si les gens veulent aller au restaurant, ils y vont. Chez nous, les gens viennent le plus souvent pour des plats à emporter. Il n'y a aucune concurrence!"