Le 2 mai 2011, le président Barack Obama annonçait au peuple américain que le leader d’AlQaïda avait été assassiné suite à une opération menée par les forces spéciales américaines. Dans un documentaire intitulé "La traque de Ben Laden", plusieurs agents de la CIA révèlent les détails de l’enquête qui leur a permis de mettre la main sur le terroriste le plus recherché de la planète, près de 10 ans après les attentats du 11 septembre. Une série de témoignages à découvrir dès maintenant sur Auvio.
Le 11 septembre 2001, deux avions de ligne détournés par des membres d'AlQuaïda frappent les tours du World Trade Center, qui s’effondrent dans la journée. Une attaque d’une ampleur sans précédent, qui coûtera la vie à plusieurs milliers de personnes, et qui marquera à jamais les mémoires des citoyens du monde entier.
En réaction, le président Bush convoque dès le lendemain ses plus proches conseillers à la Maison Blanche afin de convenir d’un plan d’attaque contre Oussama Ben Laden, qui se trouve alors à la tête de la cellule terroriste responsable des attentats.
Lors de cette réunion, Georges Tenner, le directeur de la CIA, propose d’envoyer plusieurs de ses agents en Afghanistan. En effet, le pays se trouve à cette époque aux mains des Talibans, et il espère pouvoir convaincre les soldats de l’Alliance du Nord, qui sont des opposants au régime, de se rallier à leur cause.
Une fois son plan approuvé par le président, plusieurs de ses hommes sont donc envoyés à Panchir à bord d’un hélicoptère chargé de 3 millions de dollars en petites coupures. Une somme qu’ils utiliseront sur place pour lever une armée de soldats Afghans, avant de les aider à reprendre peu à peu le contrôle du pays.
Des technologies de pointe
Tandis que les Talibans perdent en influence, Oussama Ben Laden n’a d’autre choix que de se replier dans les montagnes. En novembre 2001, soit deux mois après le début des opérations, les agents de la CIA parviennent cependant à intercepter un de ses messages radio, et à localiser l’endroit d’où celui-ci a été émis. Ainsi, ils comprennent que Ben Laden se cache dans le réseau de grottes de Tora Bora, situé au sud de la ville de Jalalabad. Une zone aussitôt encerclée par les troupes américaines, qui dans les semaines suivantes lancent jusqu’à 100 frappes aériennes par jour. Vu la dangerosité du terrain, l’agence gouvernementale préfère en effet privilégier la voie des airs plutôt que d’attaquer au sol, afin d’éviter de faire des victimes inutiles.
Mais malgré les efforts et les moyens déployés, la CIA ne parvient pas à retenir la cible dans le périmètre quadrillé. Quand vers la mi-décembre, Ben Laden cesse soudain d’émettre des signaux radios, celle-ci doit alors se rendre à l’évidence : le n°1 d’AlQaïda vient de leur passer sous le nez.
Des méthodes d’interrogatoires contestées
Après ce cuisant échec, la CIA tente de rassembler un maximum d’informations susceptibles de la conduire à la nouvelle planque de Ben Laden. À partir de 2002, plusieurs membres d’AlQaïda sont ainsi arrêtés par les agents gouvernementaux puis conduits dans des prisons secrètes, où ils subissent un "programme d’interrogatoire renforcé".
Ce programme comprend des techniques telles que la privation de sommeil ou encore le waterboarding, consistant à recouvrir d’une serviette le visage du détenu, puis à l’arroser d’eau pour lui donner l’impression qu’il est en train de se noyer. Bien qu’approuvées par le ministère de la justice américain et le président Bush lui-même, celles-ci allaient par la suite faire l’objet de nombreux débats, mais auraient, d’après les agents de la CIA interrogés, permis de rassembler de précieuses informations relatives à AlQaïda.
Une piste prometteuse
C’est lors de l’un de ces interrogatoires menés par la CIA qu’émerge une nouvelle piste, lorsqu’un prisonnier retenu en Afrique du Nord mentionne l’un des messagers de Ben Laden, et précise que celui-ci se fait appeler Abu Ahmed Al-Kuwaiti au sein d’AlQaïda. Se saisissant de cette précieuse information, les agents en charge de cette affaire interrogent alors d’autres détenus le concernant, et finissent par apprendre que cet homme vit très probablement avec Oussama Ben Laden.
Pour retrouver sa trace, d’importants moyens sont donc déployés. Grâce aux interrogatoires et aux services de renseignement étrangers, la CIA apprend ainsi qu’il est Pakistanais, qu’il a 7 frères et que ses parents vivent au Koweït, puis parvient à l’identifier en croisant ces différentes informations.
Désormais, le messager de Ben Laden a donc un nom - Ibrahim Saeed – et une famille, qui est automatiquement mise sur écoute. Dès lors, la CIA n’aura plus qu’à retracer les appels d’Ibrahim Saeed pour découvrir qu’il se trouve à Peshawar, au Pakistan.
L’étau se resserre autour de Ben Laden
Suite à cette importante découverte, la CIA envoie plusieurs agents en planque à Peshawar, où ils attendent pendant plusieurs semaines qu’Ibrahim Saeed réactive son téléphone. Quand finalement celui-ci passe un appel à ses proches, ils peuvent de cette manière le localiser, puis le prendre en filature.
Ils le suivent ainsi jusqu’à Abbotabad, où Ibrahim Saeed se gare face à une grande maison entourée de murs hauts de 5,5 mètres par endroits.
Suspectés d’abriter Oussama Ben Laden, les lieux sont ensuite placés sous surveillance pendant plusieurs mois, durant lesquels la CIA rassemble autant d’informations que possible sur ses occupants. Entre autres, ils apprennent par exemple que la résidence est habitée par trois familles, dont l’une compte autant de femmes et d’enfants que celle de Ben Laden.
Une mission à haut risque
Dès qu’elle a à sa disposition suffisamment d’éléments pour affirmer que Ben Laden se cache à Abbotabad, la CIA demande au président Barack Obama la permission d’intervenir, et après avoir reçu son feu vert, met sur pied une opération commando.
Finalement, l’interminable traque de Ben Laden prend fin le 2 mai 2011 aux alentours de minuit, lorsque 23 soldats des forces spéciales pénètrent à l’intérieur du fameux bâtiment.
Oussama Ben Laden sera abattu d’une balle en pleine tête moins d’une demi-heure plus tard.
