La tension monte encore d'un cran entre Ryanair et les syndicats

Ryanair irrite les syndicats. L'accord social est menacé

© ROBIN TOWNSEND - EPA

Par Gregory Fobe

En mars dernier, un protocole d’accord avait été signé entre Ryanair et les syndicats. La compagnie aérienne irlandaise avait accepté de suspendre les 176 licenciements de membres d’équipage à Charleroi et Zaventem tout en obtenant l’autorisation de réduire les salaires justifiée par la baisse de l’activité aérienne en période de pandémie. Des avancées sociales et des régularisations salariales avaient aussi été promises. Mais dans les faits rien n’a bougé. La compagnie aérienne irlandaise continue de n’en faire qu’à sa tête selon Didier Lebbe de la CNE : " Depuis le premier confinement, Ryanair n’a cessé de mettre la pression sur son personnel. La compagnie ne paye pas les salaires correctement et ne déclare pas les bons montants pour le calcul du chômage économique. Je pense qu’on doit être à une infraction par jour et les choses bougent trop lentement. "

DE son côté, la compagnie  se défend rappelant qu'elle a signé avec  les syndicats un accord d'urgence de 4 ans en février 2021 pour protéger les emplois dans la crise actuelle: "Nous avons depuis rencontré le syndicat chaque semaine et négocions actuellement avec CNE-AVC / ACV PULS pour finaliser une Convention Collective de Travail (CCT) complète pour l’ensemble de notre personnel de cabine belge. Ryanair se conforme pleinement à la législation belge et a honoré tous les accords syndicaux à ce jour."

En attendant, une série de problèmes soulevés par les syndicats vont être judiciarisés. L’auditeur du travail du Hainaut Charles-Eric Clesse a centralisé tous les dossiers concernant Ryanair. Il est question du non-respect des barèmes de rémunération, de faux indépendants ou encore de documents non conformes. Le patron de la compagnie irlandaise Eddie Wilson a été convoqué afin de pouvoir éclaircir ces différents points mais il ne semble pas pressé de venir s’expliquer. " Ryanair estime que sa venue en Belgique est compliquée dans le contexte actuel et nécessiterait une quarantaine lors du retour du CEO en Irlande ", explique Charles-Eric Clesse. " En même temps, j’ai appris qu’il s’était rendu en Espagne ! "

Ces propos sont vivement contestés par  la compagnie low cost. Dans un communiqué, elle affirme que son PDG ne s'est pas rendu en Espagne et précise: "Ryanair n'oppose aucune difficulté à rencontrer virtuellement l'inspecteur social aussi longtemps que ces drastiques restrictions de voyage seront en place, la Belgique ayant récemment été ajoutée par l’Irlande à la liste de quarantaine en hôtel obligatoire (qui nécessite une mise en quarantaine pendant 14 jours dans un établissement hôtelier désigné par l'État)."

 

 

 

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