A la veille d’un "Codeco énergie", la taxation des surprofits des grands producteurs d’énergie revient sur le devant de la scène. Certains grands groupes – Engie, Luminus, TotalEnergies, Eneco, pour citer les principaux – ont en effet profité de l’explosion des prix du gaz et de l’électricité pour réaliser de plantureux bénéfices ces derniers mois. Mais qu’est-ce qu’un surprofit ?
D’après notre journaliste économique Cédric Loriaux, il semblerait que cette notion de surprofit soit assez floue en économie. On pourrait même dire qu’elle est presque subjective.
"Partons de la base : vous avez une entreprise, votre but est qu’elle tourne, qu’au fil des ans, elle crée de l’emploi, de l’activité, bref du profit, des bénéfices", illustre-t-il. "Les surprofits sont donc des résultats exceptionnels, extraordinaires que votre entreprise réalise alors que vous n’y êtes pour rien." Vous n’avez donc rien développé de nouveau ni modifié vos techniques de production… Vous avez simplement profité du contexte économique pour maximiser vos bénéfices.
Un surprofit est un profit anormal par rapport à votre activité, mais qui serait surtout lié à une anomalie de marché
Comme l’explique Philippe Ledent, expert économiste chez ING, "on pourrait considérer qu’un surprofit est un profit anormal par rapport à ce que vous faisiez les années précédentes ou par rapport à votre activité, mais qui serait surtout lié à une anomalie de marché."
Dans le cas de la Belgique, on parle surtout des surprofits des producteurs d’électricité (ex. Engie, Luminus ou encore TotalEnergies). En effet, on ne produit pas de gaz en Belgique, on l’importe. "Difficile donc d’imaginer imposer une taxe à une société basée à l’étranger, à moins d’un grand accord européen, comme le réclame évidemment le Premier ministre, Alexander De Croo", détaille Cédric Loriaux.