Cela faisait près de 10 ans que le régime syrien n’avait plus accès à la base de données d’Interpol, l’organisation mondiale de coopération policière. Damas vient de réintégrer le système d’échange d’informations basé à Lyon. C’est peut-être le signe d’un lent retour du régime de Bachar al-Assad dans les organisations internationales. Cette normalisation inquiète les opposants et réfugiés qui craignent d’être pourchassés à l’étranger.
Interpol avait adopté des "mesures correctives" contre la Syrie en 2012. L’antenne de Damas (son "Bureau central national") avait été déconnectée du système d’échanges d’informations entre les États membres d’Interpol. Ce système permet aux États de communiquer entre eux sur les questions policières. Il permet aussi de lancer une "notice rouge": une demande de localisation et d’arrestation d’un individu.
Damas a de nouveau accès au système
Depuis 2012, les communications émises par Damas arrivaient au secrétariat général d’Interpol. Il ne les transférait aux destinataires que si elles respectaient les règles en vigueur. Le suivi de ces messages a poussé le secrétariat à recommander de réintégrer la Syrie dans le système. Le comité exécutif d’Interpol a récemment décidé de lever les "mesures correctives". Damas a de nouveau accès à cet outil très puissant : il peut demander des arrestations et échanger des messages sécurisés avec d’autres pays membres.
Des défenseurs des droits humains ont immédiatement manifesté leur inquiétude. C’est un "développement dangereux", estime Sara Kayyali de Human Rights Watch. Elle souligne que par le passé, certains gouvernements ont détourné l’usage des notices rouges pour obtenir des arrestations politiquement motivées.