L’effet boule de neige, qui impacterait la transition écologique se fait même ressentir.
"On peut se dire que si la croissance ralentit, ce ne sera pas une mauvaise chose au niveau écologique, sauf que la transformation écologique, il faut l’obtenir par des investissements massifs qui doivent emporter dans un même mouvement le secteur public et privé. Il faut quand même que l’activité soit suffisamment soutenue, que les ménages ne soient pas écrasés par les problèmes de pouvoir d’achat, sinon les efforts de transformation par exemple la rénovation thermique de leur logement, ils ne pourront pas la faire. Le risque c’est qu’on se dirige vers cette situation de stagflation qui sera préjudiciable à l’économie et à sa transformation, c’est-à-dire à la transition écologique" poursuit Jézabel Couppey-Soubeyran.
Une chose est désormais sûre, avec la Chine qui peine à tirer vers le haut l’économie mondiale, et la guerre en Ukraine qui impacte tous les marchés, la fameuse reprise d’activité économique d’après covid tant promise n’aura pas lieu.
"En pleine crise géopolitique et face à une inflation pas déclenchée par la guerre en Ukraine, mais accrue par celle-ci, on est dans une situation à laquelle on pourrait essayer de répondre par des investissements forts sur le plan écologique et énergétique pour rebâtir notre mix énergétique et être moins dépendant des énergies fossiles. Cela pourrait être une très bonne voie de sortie, mais il n’est pas évident que cette voie de sortie soit choisie. Peut-être que tout au contraire, dans le contexte actuel avec la remontée des taux d’intérêt et une inflation dont on aurait du mal à venir à bout, il se peut que tous les investissements dans la transition écologique venant du secteur privé et public soient considérablement ralentis" estime l’économiste, qui rappelle qu’une accélération ou à l’inverse, une paralysie de la transition écologique, reste difficile à prévoir actuellement.