Pour combler les manques liés à la frilosité des firmes pharmaceutiques de révéler des "ingrédients" de leurs vaccins contre le covid, des chercheurs de l’Université de Stanford ont décidé de publier en open source le séquençage des deux vaccins ARNm Moderna et Pfizer/BioNTech. Leur objectif : permettre aux chercheurs et cliniciens, qui pour des raisons de recherche ou thérapeutique doivent séquencer des ARN, de pouvoir facilement identifier ces séquences vaccinales.
Pouvoir identifier l’ARN dans les analyses
Les vaccins à ARN, on ne cesse d’en parler avec l’épidémie de coronavirus, et pourtant, c’est une avancée médicale qui n’avait encore jamais été utilisée en médecine humaine. Avec l’urgence de voir arriver un vaccin pour contrer le Sars-CoV-2, Pfizer/Bio N Tech et Moderna ont développé dans un temps records deux vaccins à base d’ARN messager (ARNm), ces molécules qui dans nos cellules, recopient l’information de l’ADN puis la transportent depuis le noyau vers les organites producteurs de protéines (d’où le "messager").
L’ARN est un composant de nos cellules connu depuis longtemps, et qui est facilement séquençable, afin de faire l’objet d’analyses pour des études thérapeutiques. Le problème est que l’ARN contenu dans les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna va donc se retrouver dans l’organisme de millions de personnes vaccinées : les chercheurs et cliniciens doivent donc connaître ces séquences ARNm pour pouvoir les identifier dans leurs séquençages, afin de ne pas les considérer erronément comme de l’ARN étranger infectieux, ou de l’ARN appartenant à l’organisme "étudié".
Des chercheurs de Stanford ont donc décidé de rendre public ce séquençage, à des fins de recherches et thérapeutiques. La séquence ARN du vaccin Pfizer/Bio N Tech avait déjà été révélée en décembre 2020 par ingénierie inversée, la nouveauté ici est donc dans le séquençage de l’ARNm de Moderna.