Cinéma

La semaine cinéma de Cathy Immelen avec "Guy", et l'incroyable Alex Lutz

l'affiche de "Guy"

© DR

Par Cathy Immelen

Pour être honnête, comme chaque année à cette période, c’est un peu calme, les distributeurs de films attendent deux ou trois semaines après le rush de la rentrée des classes pour sortir leurs films les plus intéressants.

Néanmoins, il y a un film français qui sort du lot, c'est mon tout gros coup de cœur du mois du septembre, carrément.  Ce film s’intitule "Guy". Il est signé par Alex Lutz. Vous voyez cet humoriste qui cartonne sur Canal +, déguisé en femme dans les séquences "Catherine et Liliane" où il incarne une secrétaire.

Guy

Alex Lutz a un don incroyable pour incarner des personnages, pour capter la moindre petite mimique et nous faire croire qu’il est, une femme, dans "Catherine et Liliane" ou, dans le cas de ce film "Guy", qu’il a écrit, mis en scène et dont il tient le rôle principal, un chanteur de variété d’une septantaine d’année.

 "Guy" c’est une comédie douce-amère tournée comme un documentaire, un documenteur pour utiliser le terme exact, un faux docu donc, sur un chanteur français qui serait un mélange entre Michel Sardou, Hervé Vilard et Herbert Léonard. Un artiste aux bluettes légères et populaires qui a connu ses heures de gloires entre les années 60 et 80 et qui, aujourd’hui, est considéré comme ringard et qui court de gala en gala.

Alors toute la première partie du film est très drôle, c’est truffé de références à la pop-culture française, il y a un regard un peu moqueur sur ce chanteur, plutôt à droite, plutôt misogyne, plus du tout en phase avec le monde d’aujourd’hui. C’est vraiment truculent… le film prend ensuite un tournant plus mélancolique, plus tendre aussi sur cette fameuse notion de ringardise, car finalement, on est toujours le ringard de quelqu’un… Un artiste accro à la célébrité et qui s ‘accroche à son public, tout en étant très lucide sur son côté totalement démodé. Le rire devient alors plus amer, et le personnage plus touchant.

En tout cas ce que j’ai vraiment envie de mettre en avant, c’est l’incroyable performance d’Alex Lutz : impossible d’imaginer que sous la chevelure blanche ultra-laquée, que sous l’extraordinaire travail de maquillage, se cache un jeune quadra. Tout est parfait : la posture, l’allure, le langage, le regard fatigué, la hanche douloureuse…. Vraiment un travail d’acteur extraordinaire qui force le respect et un film qui sort totalement des sentiers battus, une belle réussite !

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