Bras de fer avec Washington et menace d'invasion de l'Ukraine: Vladimir Poutine sera longuement interrogé jeudi par les médias russes et internationaux sur la crise politico-militaire qui fait frémir l'équilibre sécuritaire européen issu de la Guerre froide.
Vladimir Poutine a considérablement durci le ton ces dernières semaines à l'égard de ses rivaux occidentaux et de son voisin ukrainien, au point de laisser craindre un conflit armé.
Des exigences "inadmissibles"
Observateurs et diplomates espèrent des précisions quant aux "mesures militaires et techniques" qu'il a juré d'adopter si ses revendications n'étaient pas acceptées par la Maison Blanche et par l'Otan.
Ses exigences ont été jugées "inadmissibles" par de nombreuses voix occidentales. Vladimir Poutine veut, sans proposer de contreparties, l'arrêt du soutien militaire de l'Otan et de Washington à l'Ukraine, bannir tout élargissement de l'Alliance atlantique et la fin de toute activité militaire occidentale à proximité de la Russie. Washington et Moscou tablent sur des pourparlers en janvier.
Le président russe est passé d'un rapport plutôt cordial à une relation conflictuelle avec l'Ouest, est suspecté de préparer une invasion de l'Ukraine, une ex-république soviétique désormais pro-occidentale.
Selon Washington, des dizaines de milliers de soldats suréquipés sont déployés près de la frontière russo-ukrainienne ainsi qu'en Crimée. S'ajoutent à l'équation les forces séparatistes pro-russes de l'Est ukrainien, avec lesquelles Kiev est en guerre depuis près de huit ans.
Le Kremlin récuse tout bellicisme, accusant à l'inverse les Américains et leurs alliés de menacer Moscou avec leur soutien politico-militaire à Kiev et ses forces en mer Noire.