"Le fait que les sièges que la Russie devait occuper sont vides en dit long", a affirmé Anton Korynevich, membre de la délégation ukrainienne devant la cour. "Ils ne sont pas ici devant cette cour, ils sont sur les champs de bataille, menant une guerre agressive contre mon pays", a-t-il ajouté. "C'est ainsi que la Russie règle ses différends", a-t-il poursuivi.
Cela n'augure rien de bon
Kiev a déposé il y a plus d'une semaine une requête devant la CIJ, qui siège à La Haye (Pays-Bas), quelques jours après le début de l'offensive russe en Ukraine. L'Ukraine demande au plus haut tribunal de l'ONU des mesures urgentes ordonnant à la Russie d'arrêter son invasion en Ukraine, avant de se prononcer sur le fond de l'affaire, ce qui pourrait prendre des années.
La CIJ a une "responsabilité d'agir", a soulevé Anton Korynevich. "La Russie doit être arrêtée, et la cour a un rôle à jouer pour arrêter cela", a-t-il déclaré.
Selon Frédéric Dopagne, professeur de droit international à l'UCLouvain, le refus de la Russie de comparaître à l'audience devant la Cour internationale de Justice ce lundi est "un très mauvais signal au droit international". Bien que la procédure continue sans la présence des représentants russes, "cela n'augure rien de bon par rapport au respect du droit international par la Russie à l'avenir", ajoute-t-il.
Au terme des deux jours d’audience, les juges vont entamer leur délibéré afin de trancher. Une décision est attendue à très court terme, au vu du contexte.