Joseph Staline croyait s'immuniser des ambitions territoriales, idéologiques et racistes d'Hilter avec le pacte de non agression d’août 1939. Au passage, il avait élargi les frontières de son pays à l'ouest et au nord.
Mais, le 22 juin 41, ce pacte conclu pour dix ans vole en éclats : Hitler et ses alliés d'Europe centrale lancent l'opération Barbarossa. Pas moins de 4 millions de soldats sont envoyés pour affronter l'URSS.
Le blocus de Leningrad a par exemple été lancé dès septembre. Hitler y a mis tous les moyens : 725 000 hommes, 13 000 canons, 1500 chars, 760 avions. Le siège dure 900 jours et fait 1,25 million de morts.
88% des pertes alliées en Europe
Le sursaut patriotique demandé par Staline portera ses fruits. Les civils et l'Armée rouge vont repousser l'ennemi, avec les victoires douloureuses et marquantes de février 1943 à Stalingrad et de Koursk l'été suivant, bataille lors de laquelle 2 millions de soldats s'affrontent.
Peu à peu l'Armée rouge chasse la Wehrmacht et les Einsatzgruppen coupables des pires exactions contre les civils, juifs et non juifs.
Pendant trois ans, jusqu'au débarquement allié de juin 1944, l'Union soviétique a assumé l'essentiel de l'effort de guerre. Les pertes militaires de l'Union soviétique constituent 88% des pertes alliées en Europe.
Boudé par les Occidentaux
Parade militaire monstre sur la Place Rouge, démonstration de patriotisme dans les rues de Moscou, retour des affiches de Staline : septante ans plus tard, le président russe Vladimir Poutine avait prévu ce samedi une grande parade sur la place Rouge, l'occasion d'affirmer la montée en puissance de l'armée russe. Mais de nombreux chefs d'État ont refusé l'invitation, reprochant à la Russie d'entretenir la guerre à l'est de l'Ukraine en soutenant les séparatistes prorusses.
Vladimir Poutine peut toutefois se targuer d'accueillir les dirigeants de puissances émergentes comme les présidents chinois Xi Jinping et indien Pranab Mukherjee, son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi ou cubain Raul Castro, ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, pour une parade militaire à l'ampleur inédite qui va faire la part belle aux nouveaux armements russes.
Le nouveau char Armata T-14 présenté comme le plus puissant du monde par son constructeur, des missiles balistiques intercontinentaux de près de 50 tonnes, 16 000 soldats : dès 7 heures GMT, la vingtaine de chefs d'État invités à la tribune officielle a assisté à une démonstration de la puissance de feu de la Russie, revenue sur le devant de la scène un quart de siècle après la chute de l'URSS.
Après la parade militaire, plus de 160 000 personnes sont attendues dans le centre de Moscou pour un gigantesque cortège où les Moscovites brandiront des portraits de leurs pères ou grands-pères vétérans de guerre. Dans la soirée, des concerts sont prévus avant un feu d'artifice tiré depuis un dizaine de points dans la capitale russe.