Retour ce matin dans la presse sur le chaos au procès des attentats de Bruxelles. Les éditorialistes ne sont pas tendres pour qualifier l’organisation de ce procès.
Procès des attentats de Bruxelles : quand sortirons-nous de la pagaille ?
Vaudeville pour de Tijd et Het Laatste Nieuws… Cirque pour l’Echo… Fiasco titre la DH… Non-procès… Parodie… selon Sudinfo… Flou et brouillon… La polémique autour des fouilles à nu des accusés ne fait qu’enfler. Finira-t-on avec un procès sans accusés ? C’est le risque. Hier déjà, personne dans le box, écrit Le Soir.
La juge et les avocats des accusés demandent une justification au jour le jour pour ces fouilles de la part de la police. D’après le commissaire général de la police fédérale, elles existent, ces justifications, et elles seront actualisées chaque jour du procès en fonction des risques, promet-il. C’est ce que rapportent tous les journaux ce matin.
Mais à quoi joue-t-on ? A quoi bon ce flou inutile ? Se demande l’éditorialiste du Soir. Si des justifications à ces fouilles à nu existent, où sont-elles ? Et pourquoi les parties au procès ne les ont jamais vues ? Ajoute encore Le Soir.
Le procès était mal embarqué dès le départ, rappelle Sudinfo. Sur le plan logistique, c’est le cafouillage depuis le début. Bruxelles souffrait par ailleurs de la comparaison avec le procès des attentats de Paris, rajoute Sudinfo, élevé au rang d’exemple. Il faut que l’Etat et la justice belge sortent de l’impasse, pour garder la face à tout prix.
Au pays du compromis, ce cirque met en effet en lumière les dysfonctionnements propres à la Belgique. Plus aucun pouvoir ne se parle, titre l’Echo… Cour d’appel et parquet fédéral… Avocats et policiers… Le ministre de la Justice lui-même et les hommes qu’il est censé commander… Désaccords, haine et mépris, résume l’Echo, qui estime qu’il est à présent du devoir du ministre de la justice Vincent Van Quickenborne de prendre la parole pour "faire cesser cette honte".
Et les victimes dans tout ça ?
Les victimes, elles, sortent en pleurs de la salle d’audience, s’indigne le Soir. Une scène déchirante pour ces gens aux vies déjà détruites. Elles méritent mieux, s’accordent à dire tous les éditorialistes, après avoir vécu le pire attentat jamais commis en Belgique.
De la sérénité pour les victimes, implore presque La Libre. Si les accusés méritent, dans un état de droit démocratique, un procès équitable, ils ne sont pas des victimes. Les premiers à souffrir, rappelle La Libre, ce sont ceux qui ont perdu un proche, handicapés à vie ou traumatisés pour le reste de leurs jours. Ceux qui attendent et ont besoin de réponses ! C’est tout ce qu’ils demandent, écrit La Libre : savoir pourquoi. C’est le rôle de la justice de leur donner cette réponse.
Cafouillage dans les hôpitaux
Il y a le coronavirus, mais il y a surtout la grippe ces dernières semaines. L’inquiétude grandit dans les hôpitaux. A l’UZ Leuven, même si le nombre de lits disponibles reste stable, certains soins non urgents ont été reportés, écrit De Standaard, parce que le personnel est malade.
Une épidémie de grippe, c’est donc officiel, affirme les experts dans de Morgen. " Une tempête parfaite " se profile à l’horizon, prête à tout balayer sur son passage, avertit l’éditorialiste du Morgen. Rien d’alarmant, a priori, en cette période de l’année, les hôpitaux sont généralement surchargés.
Cependant, avant de foncer tout droit à la catastrophe, peut-être serait-il bon de freiner un coup et se poser les bonnes questions ? Suggère de Morgen. Avons-nous suffisamment de ressources, de personnel si l’épidémie de grippe devait être combinée à une nouvelle vague de covid ?
Est-ce normal de reporter constamment des soins non urgents depuis le début de la pandémie ? Des soins non urgents retardés finissent par devenir urgents. Le journaliste du Morgen rappelle : les cellules cancéreuses n’attendent pas de se développer de manière agressive parce qu’il y a une pénurie de personnel soignant.