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La revue de presse : la crise énergétique profite aux extrêmes

Par Nicolas Vandenschrick via

Le constat tiré d’un quotidien européen risque bien de se vérifier ce week-end en Italie à l’occasion des élections législatives.

Libération le note en une : "les postfascistes sont dans l’antichambre du pouvoir. Et Meloni se voit en flamme d’Etat." Le portrait de l’actuelle cheffe des Fratelli d’Italia est éclairant sur les origines politiques de la favorite des sondages. Militante dès ses 15 ans, au sein d’un mouvement qui célèbre alors autant le corps d’élite du régime de Mussolini que le fasciste Léon Degrelle.

Pointé aussi par la presse, ce danger de voir se développer en Europe une ligne Nord/Sud sur laquelle se fixerait l’extrême droite. De Suède à l’Italie en passant par la Pologne et la Hongrie. C’est le cauchemar de Berlin, écrit la Repubblica. Et plus largement celui de l’Union Européenne tout entière qui risque la paralysie permanente, et au passage qui risque de se retrouver incapable de répondre ni au Kremlin, ni aux demandes des citoyens.

Quand l’Italie a choisi de prendre part à l’aventure européenne, rappelle le Corriere della sera, c’était parce qu’à l’époque, des forces politiques et sociales remettaient en cause le régime démocratique, le positionnement occidental, l’économie de marché. Lié le destin de l’Italie à celui de ces voisins a permis de réfréner ces forces.

Sarcastique aussi, le quotidien italien s’étonne d’entendre Giorgia Meloni plaider pour des dispositions économiques bien plus modérées que ces adversaires. "Anti-Draghi pendant un an et demi, la voilà devenue Ultra-draghi !"

La crise énergétique est en train de profiter aux populistes

L’analyse livrée par un autre quotidien européen (Uj Szo, quotidien slovaque) est à lire sur le site eurotopics. Elle ne manque pas de nous renvoyer aussi à la guerre en Ukraine et aux déclarations du président russe Vladimir Poutine.

Face à Poutine, l’heure est au choix pour les non-alignés (Le Monde)
La Turquie a soudain haussé le ton et condamné par avance les référendums que la Russie assure vouloir assurer au pas de charge. Alain Frachon, dans Le Monde toujours, observe ce Sud Global. Cette soi-disant coalition d’Etats qui jugeraient la guerre en Ukraine comme une affaire de "Blancs", de même religion, affaire quasi d’un seul continent. Et bien éloignée des préoccupations du Sud Global, affaire, enfin, qui n’intéresseraient ni l’Afrique, ni l’Asie, ni le monde Arabe.

SI cela pouvait être le cas à l’heure du déclenchement de la guerre par la Russie, si fin février, début mars, cette analyse du Sud Global pouvait encore se tenir, le temps a passé et nombreux sont les indices que cette lecture géopolitique n’est plus d’actualité.

Vladimir Poutine n’avait pas terminé son discours que Pékin répétait sa demande de cessez-le-feu. Au sommet de Samarcande – semaine dernière – l’Inde a publiquement tancé le président russe en lançant : "on n’est plus à l’époque de ce genre de guerre."

Russie isolée, population pas convaincue

"La mobilisation partielle motive très partiellement" (Le Temps) Ce titre est à rapprocher de celui du Figaro : "Le pouvoir de poutine sous pression". Là-bas écrit Libération en une "se sauve qui peut", dit le quotidien qui évoque des réservistes, la peur au fusil.
Ce n’est pas encore une révolte, constate l’édito du quotidien mais peut-être est-ce le début d’une révolution, cette guerre que les Russes ne comprennent pas. Et qui devient soudain réelle.

Car si (ce sont les mots du Figaro) "la jeunesse russe n’a pas envie de mourir pour Poutine", le boomerang que le Président a lancé en février est en train de revenir à pleine vitesse. Le quotidien français l’écrit et le constate pourtant : "l’appareil répressif russe en a vu d’autres. Sans doute faudra-t-il attendre la colère des mères de soldats devant les cercueils de leurs fils avant que le président ne soit sur la défensive."

 

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