La revue de presse : États-Unis, des midterms à haut risque

Rien d’habituel, car – dit la presse – c’est un véritable match qui se joue. Match Trump-Biden (Le Figaro.) Match retour pour la démocratie (Libération.) Deux Amériques se retrouvent face à face (Le Monde), et le choc qui pourrait en résulter risque d’être violent.

The Guardian s’interrogeait, début de semaine déjà : "à quel point les Etats Unis sont-ils proches de la guerre civile ?" Suffisamment proche pour que la presse se pose la question. Suffisamment proche aussi pour lire – en une du quotidien Le Soir – que des candidats républicains incitent des citoyens à faire justice eux-mêmes. "Jeu dangereux" qui amène certains à intimider ceux qui désirent voter de manière anticipée. Selon Le Figaro, encore, plus de 300 candidats républicains ne seraient pas prêts à reconnaître leur (éventuelle) défaite dans les urnes.

Au premier plan, l’enjeu de ces élections est local, il se joue au niveau des états fédérés. Ensuite, c’est l’échelon national qui sera concerné par les résultats (renouvellement de la Chambre et d’un tiers des sièges du Sénat.) Mais ce 8 novembre 2022 aura aussi des conséquences internationales, explique la presse.

En ce moment, écrit Le Temps, Joe Biden est bien incapable de savoir ce qu’il peut promettre à la Cop27 quand son programme en faveur des énergies propres est perçu par les Républicains comme un agenda vert radical.

Le soutien à l’Ukraine – jusqu’ici les deux camps s’y montraient plutôt favorable est devenu progressivement une question politisée. La charge principale est venue d’un Républicain, Kevin Mac Carthy, pressenti pour devenir président de la Chambre si son camp l’emporte et qui s’en est pris violement au "chèque en blanc" offert par les Etats Unis à l’Ukraine.

En cas de victoire républicaine, constate Le Monde, la Maison Blanche se transformera pour deux ans en citadelle assiégée. Ce sera le signe aussi que le mouvement qui a présidé à la prise du Capitole n’a pas été discrédité, que les Républicains n’ont pas fait leurs introspections. Bien au contraire, c’est un déni collectif de responsabilité.

Pour Le Soir, la suite du scénario est déjà cousue de fil blanc.

Donald Trump va, selon toute vraisemblance, déclarer sa candidature, semaine prochaine. Le 14.

"Le maître incontesté de la droite américaine impose le scénario d’une ère périlleuse à venir, potentiellement crépusculaire pour la démocratie américaine."

Pour l’écrivain Douglas Kennedy, l’Amérique d’aujourd’hui se compare à la République de Weimar en Allemagne.
La séquence des évènements à venir est déjà connue : guérilla parlementaire pour ruiner le budget fédéral, si nécessaire en provoquant un shutdown (une cessation de paiements de l’administration), puis fermeture de la commission d’enquête sur le 6-Janvier (commission si dangereuse pour Donald Trump, commanditaire avéré de ce coup d’État) et ouverture ensuite d’une procédure de destitution contre l’actuel président Biden.

Ce mardi, les résultats restent la grande inconnue. La plupart des sondages se prononcent en faveur d’une victoire républicaine. Mais il faut noter, souligne la presse que le vote anticipé est difficile à prendre en compte dans ces estimations de vote.

IL y a aussi qu’en dehors des citoyens très politisés, la plupart des Américains n’ont pas un rapport aussi passionnel à la politique. C’est cette majorité silencieuse qui va le plus peser, dit Le Monde. Ceux-là n’ont probablement pas été transportés par les deux premières années de présidence Biden. Mais ce sont eux qui ont chassé Trump du pouvoir.
Ont-ils envie de le voir revenir ? C’est là aussi tout l’enjeu de ces midterms.