La presse néerlandophone s’interroge ce matin sur les raisons du départ de Kristof Calvo (Groen), presse qui constate aussi que la Chambre des représentants ne parvient pas à conserver ses élus expérimentés. Ce vendredi est aussi l’occasion pour les éditorialistes de boucler les dossiers de la semaine, métro 3 et pause réglementaire.
Kristof Calvo, visage songeur à la Une du Tijd. Un temps présenté par la presse comme l’enfant génial qui devait relancer Groen au nord du pays, Kristof Calvo met un terme à sa carrière politique. "Que même lui se retire illustre le malaise qui règne au sein de Groen" écrit le Tijd. Malaise qui risque, au fur et à mesure des semaines, de se doubler de tensions avec les autres partis de la majorité, au fur et à mesure que l’on approchera des élections. Pour De Morgen, ce départ pourrait être le coup de grâce – de celui qui parfois, en politique est suivi d’une résurrection. Pour cela, avant de se relever ou de renaître de ses cendres, il faudra que les Verts flamands acceptent de se transformer, ajoute encore le quotidien.
S’agissant de ce malaise, De Standaard s’interroge. Il n’est peut-être pas tant le fait de Groen que du Parlement en général.
Bien sûr, Kristof Calvo a subi un échec ministériel. C’est douloureux. Sans doute, aussi, la frustration grandissante de voir "ses" dossiers (réforme des institutions, financement des partis) se heurter constamment à la particratie. Assurément les Verts ont-ils besoin de temps à autre de se recycler et d’apporter du sang neuf dans leurs rangs, mais il est regrettable – juge De Standaard – de voir la Chambre des députés se priver d’un élu expérimenté. On entend parfois qu’un député ne devient vraiment efficace qu’à partir de son second mandat. Elaborer des lois, contrôler l’exécutif, cela doit s’apprendre. C’est là que le quotidien identifie le malaise de la Chambre. L’institution est-elle encore capable d’attirer suffisamment de talents pour rendre cette assemblée efficace ? Pour en faire donc un Parlement capable de produire de bonnes lois et capable aussi de contrôler le gouvernement ?
La pause ou le turbo ?
A ceux qui s’interrogent sur l’opportunité de ralentir le rythme des législations européennes, Le Soir adresse ce solide conseil : actuellement, le monde politique est jugé sur des thèmes centraux, l’emploi, la sécurité, l’économie. D’ici peu, ces enjeux deviendront vitaux. Les élections se joueront sur la capacité à gérer la sécheresse. Sur la réactivité en cas d’inondation, sur la manière dont un exécutif aura contré une vague de chaleur. Le monde politique devrait aussi prendre conscience, explique l’édito, qu’il ne transfère pas les "gros emmerdements" à ses successeurs mais également aux enfants de leurs successeurs. Citation libre du physicien et économiste français, Claude Henry.
"Les réglementations européennes risquent de nuire à la compétitivité ? A la rentabilité, voire nuire à l’existence de groupes industriels ou agricoles ? C’est un vrai défi à relever. Et il est difficile, reconnaît Le Soir. Ce défi, comme le défi environnemental, on ne le relèvera qu’avec de l’audace. Pas avec la peur."
Et le quotidien conclut : plutôt que de se mettre en pause, l’Europe devrait plutôt mettre le turbo, précisément pour détenir l’expertise mondiale en termes de transformation écologique.
La pause du métro
Pour L’Echo, l’extension du métro bruxellois, c’est "too big to fail." En clair, la capitale ne peut se permettre de voir son métro capoter. Bien sûr, le quoi qu’il en coûte, ici, n’est pas envisageable – au risque de faire dérailler les finances publiques. Pour autant, il n’est pas envisageable – estime le quotidien – que la capitale (du pays et de l’Europe) se prive d’une telle vitrine. Bruxelles est l’un des poumons économiques du pays. Le métro, comme le reste des infrastructures (routes, hôpitaux, etc.) ne profite pas qu’à ses seuls habitants. Finalement, dans ce dossier, c’est la crédibilité, autant de la capitale, que du pays, qui est en jeu.
Le jour où Murat mourut
A souligner encore, les nombreux hommages au chanteur français Jean-Louis Murat, mort à 71 ans. Si la presse livre en titre bien des références à des titres de chansons ("regret", "Murat, si nous devions manquer de toi"), c’est Libération qui offre l’évocation la plus inspirée, ce vendredi.