"En France, il avait disparu depuis 4 décennies du vocabulaire politique. Le travailleur immigré est revenu, à la faveur des débats sur la pénurie de main-d’œuvre."
Pas de fausse naïveté. Ce travailleur immigré n’avait pas réellement disparu. C’est juste que depuis 40 ans, la France ne se demandait plus trop "qui travaille dans les restaurants, manie le marteau-piqueur, s’active en haut de l’échafaudage, ou vide les poubelles et livre les colis."
Comme en contraste, le silence observé jusqu’ici sur cette catégorie de travailleur met en lumière l’hypocrisie d’un certain patronat, et écrit Le Monde, la pusillanimité des responsables politique.
Que veut vraiment le nouveau projet de loi français qui ramène le travailleur immigré au-devant des débats ? Contrôler l’immigration, favoriser l’intégration ou alors faciliter l’expulsion des étrangers en situation illégale, tout en conservant, provisoirement, le travailleur immigré des secteurs en tension ?
Cette question mérite mieux que le jeu de rôle auquel se livre la classe politique française. C’est un large débat qu’il faut ouvrir, en exposant, à tous, la place de la France (ajoutons "de la Belgique") dans les flux mondiaux de population, l’état de nos relations avec les pays de départ, les besoins de l’économie, le potentiel de formation.
Et puisque la question nous occupe ce vendredi, ajoutons-y aussi pour cesser de revenir sans cesse en arrière, la question du respect dû à l’être humain, quel que soit son lieu de naissance.