Soixante-six ans ! La plupart des supporters de l’Antwerp n’ont jamais vu leur club brandir le trophée de champion de Belgique, c’est désormais chose faite. Et cela valait bien quelques couvertures de journaux, avec un visage au cœur des photos, celui de Toby Alderweireld, l’ancien Diable Rouge revenu dans sa ville natale. Mission accomplie pour Mega Toby : la presse l’encense ce matin.
Kampioen !
Au terme d’une journée improbable, titre De Morgen, l’Antwerp est champion de Belgique. Toute la journée, les trois prétendants au titre se sont imaginés champion l’espace de quelques minutes. C’est finalement le plus vieux club de Belgique qui renoue avec la victoire après 66 ans. L’Antwerp était porté par Mega Toby, comme l’appelle la presse flamande.
L’Anversois de 34 ans a soulevé la coupe hier soir. C’est l’image en Une de la Gazet Van Antwerpen. Un moment spécial, a-t-il dit, que Toby Alderweireld ne saurait décrire et qu’il est heureux d’offrir à sa ville et aux supporters surtout. L’extase de ces supporters est d’ailleurs immortalisée dans la Gazet Van Antwerpen : des scènes de joie intense étalées dans un dossier spécial de plus de 16 pages.
Cette fin de saison renversante, comme titre la DH, aura donc vu l’Antwerp remporter la coupe sur le fil, au détriment de l’Union saint-gilloise, qui voit, comme l’année dernière, le titre lui passer sous le nez après sa défaite face au Club de Bruges. Cette défaite, elle est encore plus cruelle qu’il y a un an, titre la DH. Un cauchemar, avance même Le Soir, parce que les Bruxellois ont fait la course en tête pendant une bonne partie de la soirée. La Dernière heure salue tout de même une excellente saison de la part des Unionistes.
Une personnalité politique bruxelloise au gouvernement turc
Son visage est en Une de plusieurs journaux : Mahinur Ozdemir, ancienne conseillère communale et députée bruxelloise. La fille de l’épicier de Schaerbeek devenue ministre d’Erdogan, comme le titre le Soir.
Mahinur Ozdemir est la première députée belge – européenne même – à porter le voile dans une assemblée parlementaire. En 2009, rappelle le Soir, elle prête serment au Parlement bruxellois tête couverte devant toutes les caméras, y compris la presse internationale avec la chaîne Al Jazeera, CNN ou TF1. Quelques années plus tard, elle est cependant exclue du cdH parce qu’elle refuse de reconnaître le génocide arménien.
Après cet incident, ses relations avec la rue de la Loi sont tendues, avance De Morgen. Elle arrête d’ailleurs sa carrière en Belgique en 2019 et prend un autre chemin pour son "come-back" politique, titre De Morgen, en tant que ministre de la Famille du nouveau gouvernement de Recep Tayip Erdogan.
Erdogan, un proche finalement de Mahinur Ozdemir : il avait volé, avec son parti, l’AKP, à son secours après son exclusion du cdH. Le président turc était même invité au mariage de l’ex-députée belge, qui a épousé un ancien conseiller juridique de l’AKP à Istanbul, rappelle encore De Morgen.
Rien d’étonnant donc à ce qu’elle se soit rapprochée de la politique turque. De Morgen l’admet : le mot abandon ne fait pas partie de son vocabulaire. Mahinur Ozdemir s’était déjà accrochée à ses mandats après son exclusion du cdH en tant qu’élue indépendante. Et même depuis la Turquie, son ombre plane sur les débats en Belgique puisque le Vlaams Belang, par exemple, a profité de sa nomination pour demander à nouveau l’abolition du système de double nationalité, souligne De Morgen.
Des armes belges en Russie
C’était fin mai : une milice anti-Poutine aurait eu recours à des armes de fabrication belge sur le territoire russe, des FN Scar très exactement, une arme automatique produite par l’usine d’armement liégeoise FN Herstal. C’est en Une du Standaard avec des infos parues ce week-end dans le Washington Post.
Cette attaque n’a pas eu une grande portée puisque le lendemain, le ministère russe de la défense annonçait avoir mis hors d’état de nuire les saboteurs ukrainiens, comme il les appelle. Il semblerait, par ailleurs, que ces mitrailleuses belges ne seraient pas les seules armes occidentales utilisées par cette milice anti Poutine.
Quoi qu’il en soit, cela pose problème : comme le rappelle la Ministre de la défense Ludivine Dedonder dans De Standaard, les armes livrées par la Belgique sont destinées à l’armée ukrainienne officielle. Or, selon des experts interrogés dans De Standaard, les soldats de cette milice portent bien des armes de fabrication belge sur une photo publiée dans le journal flamand. Toujours d’après ces spécialistes, la Belgique ferait bien de déterminer rapidement comment cette milice s’est procuré les armes et si le président ukrainien y est pour quelque chose. Il n’est pas dans son intérêt d’abuser de la confiance de ses alliés, mettent en garde ces spécialistes dans De Standaard.