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La résilience, une qualité innée ou à acquérir ? Chacun résilie à sa manière

Tendances Première: Le Dossier

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Comment devenir résilient ? Comment aider un patient à se relever après un traumatisme, à faire face au stress et aux difficultés du quotidien ? La résilience est-elle une aptitude que l’on peut acquérir ? Tentative de réponse dans Tendances Première avec Christophe Leys, docteur en psychologie, biologiste, psychothérapeute et professeur à la faculté de psychologie, des sciences de l’éducation et de logopédie de l’Université Libre de Bruxelles.

Dans Science de la résilience, Christophe Leys, avec Pierre Fossion - psychiatre et docteur en sciences médicales - mène l’enquête sur les notions de traumatisme, de résilience et de bien-être, à la lumière de leur expérience de chercheurs et de cliniciens.

En ce qui concerne le mot 'résilience', il est utilisé depuis longtemps dans différentes disciplines tant en physique qu’en urbanisme… Comme le précise Christophe Leys, "la résilience est cette idée de rebond d’un matériau ou d’une ville qui se remet dans la situation antérieure, à condition qu’ils étaient bien avant".

Une personnalité résiliente : Winston Churchill

Winston Churchill, 1939

Pour les auteurs, une des personnalités les plus résilientes est Winston Churchill. En effet, c’était un personnage bipolaire qui a subi des échecs militaires et politiques avant de connaître des succès. Il disait d’ailleurs "La clef du succès, c’est de passer d’échec en échec en gardant le même enthousiasme". Des épreuves qui lui ont permis de rebondir.

La résilience est le fait de rebondir après un traumatisme.

Une notion complexe à définir

On est face à un puzzle composé de différentes parties éparses, voire encore manquantes. Et comme toutes notions en psychologie, il est difficile de définir précisément la résilience. Le pourra-t-on même un jour ? S’interroge le psychologue et biologiste Christophe Leys. Et il ajoute :

Chaque personne résilie à sa manière avec ses propres processus qui interagissent les uns avec les autres.

Cependant, des axes se dégagent dans les processus comme l’importance des relations sociales pour surmonter les difficultés. D’autres outils apparaissent aussi comme l’optimisme, le sens de l’humour, la manière de gérer les émotionsAinsi, la résilience est un processus dynamique qui peut évoluer, avec l’idée de surmonter de l’adversité.

Résilier, c’est savoir comment on fait pour aller bien.

Or, aller bien, dépend de chacun. Outre les interactions sociales positives, des éléments favorisant la situation de bien-être peuvent être liés au fait de connaître un accomplissement, ou des plaisirs au quotidien… Par contre, vivre des émotions négatives, ne pas se sentir bien, ne signifie pas non plus qu’on a un traumatisme.

© TheCrimsonMonkey via Getty Images

La résilience, capacité innée ou acquise ?

Selon Christophe Leys, comme la résilience ne se fait pas en un seul mais dans un ensemble de processus différents dont certains peuvent être innés, chacun fait donc avec ce qu’il a.

Toutefois, les auteurs ont aussi démontré que cela ne dépend pas seulement de la personnalité et que certaines méthodes ou outils thérapeutiques peuvent renforcer la résilience.

© Yana Iskayeva / Getty Images

Des outils pour enclencher le processus de résilience

Les auteurs proposent trois outils pour se diriger vers la résilience, qui sont bien décrits dans la littérature scientifique :

  • L’EMDR ou Eye Movement Desensitization and Reprocessing : désensibilisation et reprogrammation par des mouvements oculaires
  • L’autocompassion, comme le développe Kristin Neff, professeure agrégée de développement humain et de culture à l’Université du Texas à Austin et pionnière dans le domaine de la recherche sur la compassion personnelle : être plus clément envers soi-même, ne pas s’en vouloir (sans être laxiste)
  • La thérapie du choix et de l’acceptation : choisir ses objectifs en fonction de ses valeurs (qui ils ont envie d’être, qui ils sont) et accepter de vivres les émotions qui vont se déclencher dans ce trajet vers l’objectif… si elles ont du sens. Comme le précise Christophe Leys, "Quand on va là où cela nous intéresse, il se produit un sentiment de bien-être, d’accomplissement, d’épanouissement lorsqu’on y parvient, et c’est un moteur de résilience très important !"

► Réécoutez tout l’entretien dans le podcast ci-dessus.

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