Le constat est clair, le cinéma n’affiche pas une santé florissante. Même avec l’été maussade que nous connaissons, les spectateurs ne se sont pas rués dans les salles.
En 2020, la canicule et l’entre-deux confinements n’avaient pas permis au cinéma de rayonner, et cette année, même si la situation est meilleure, le taux de fréquentation des salles n’atteint le même niveau qu’en 2019.
La première évidence est qu’en 2019, il n’y avait pas de protocole sanitaire, ni de masques, et l’offre cinéma était tout à fait différente. Cette année, nous nous sommes retrouvés devant un été tout à fait atypique, les salles ont rouvert pendant le mois de juin, un mois qui n’est pas le meilleur mois de l’année pour le cinéma. Pour cause, la concurrence des sessions d’examens pour les jeunes, les évènements sportifs, comme l’Euro de football et enfin l’appel des terrasses et du plein air ont beaucoup joué en la défaveur du cinéma, tout au moins en Belgique.
En France, par contre, ça a démarré très fort, Paris est une plaque tournante de la cinéphilie, le public y est très réactif. Puis, il y a aussi eu le déplacement du festival de Cannes du mois de mai à début juillet. Le festival s’était donné le pari d’accompagner le cinéma d’auteur dans cet été bizarre, et des réalisateurs français comme François Ozon restaient assez optimistes quant à l’enthousiasme et au retour des spectateurs. Seulement, l’obligation du pass sanitaire au mois d’août a fortement changé la donne et a fait baisser de 50% la fréquentation de spectateurs.
Sortir les films présentés à Cannes directement en salle n’a pas non plus eu l’attractivité espérée parce que c’est le cinéma de divertissement, avec "OSS 117" ou "Kaamelott", qui a eu le plus de succès auprès du public de l’été.
Quel est l’impact des plateformes de streaming sur la fréquentation des salles ?
Un gros problème pour le cinéma aujourd’hui reste d’y attirer les jeunes. La première question est économique : entre un abonnement autour de 10 euros par mois et une sortie en groupe au cinéma dans les multiplex, les jeunes y réfléchissent à 2 fois. Les salles dévolues au cinéma d’auteur sont plus à l’abri, parce qu’elles ont réussi à fidéliser un public plus âgé et moins consommateur de plateforme.
Le modèle économique d’Hollywood a également changé pendant la pandémie. Enormément de studios jouent beaucoup plus la carte des plateformes aujourd’hui. Quand un film sort en salles, il est également proposé en streaming, par exemple sur Disney + moyennant un supplément de prime pour le découvrir en avant-première. Ça a été le cas de "Cruella" ou pour "Soul", cet hiver. Ça ne veut pas dire que c’est la fin des multiplex, mais ceux-ci attendent de grosses cartouches comme "Dune" de Denis Villeneuve ou encore le nouveau James Bond qui sortiront mi septembre pour ramener les jeunes et le public familial en salles.