Amorcée il y a un an, en avril 2021, via un processus de concertation avec les secteurs culturels appelé Working in the Arts, la reforme du statut d’artiste a connu un coup d’accélérateur au début du mois mai alors que le gouvernement fédéral a annoncé avoir trouvé un accord entre les cabinets des ministres du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS), des Affaires sociales Frank Vandenbroucke (Vooruit) et des Indépendants David Clarinval (MR). La réforme a été adoptée en première lecture au gouvernement le 6 mai dernier.
Ce qu’on appelle "statut d’artiste" n’est en réalité pas un "statut" à part entière, il consiste en des modalités spécifiques d’accès au chômage, supposées s’adapter aux situations que rencontrent les artistes. "C’est un secteur qui est caractérisé par de l’intermittence, avait d’ailleurs détaillé Pierre-Yves Dermagne au micro de la RTBF. C’est-à-dire des moments où les travailleurs de secteur ne sont pas sous les liens d’un contrat de travail, dans le cadre d’une relation de travail, et ne sont pas payés alors qu’ils sont en train de travailler. Ils créent, ils recherchent, ils écrivent une pièce de théâtre, un morceau de musique. On voulait vraiment leur accorder un statut de travailler à part entière, et non plus de chercheur d’emploi pendant lesquels ils étaient souvent confrontés aux administrations qui leur demandaient de justifier leur recherche d’emploi, voire d’accepter un emploi qui n’avait rien à voir avec leur formation."
Sur le papier, cette réforme s’articule autour de deux axes : la mise en place d’une commission du travail où les artistes auront une voix prédominante et une protection sociale en matière de chômage plus avantageuse pour les jeunes artistes, les femmes et les travailleurs les plus précarisés. Un chapitre spécifique aux artistes (chapitre XII) sera inséré dans la réglementation du chômage. Tous les éléments de la réforme devraient être effectifs au plus tard au printemps 2023.