Le premier volet de la réforme approuvée jeudi est précisément un mécanisme de solidarité obligatoire vis-à-vis des pays sous forte pression migratoire, comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne, Chypre et Malte. Pour leur venir en aide, 30.000 demandeurs d’asile devraient être répartis dans les différents pays de l’Union européenne chaque année. La répartition se fera sur la base de critères comme le PIB ou la population des pays. La Belgique, par exemple, devra accueillir 957 personnes sur les 30.000.
Les pays qui refusent de participer aux relocations devront verser une compensation financière de 20.000 euros par personne refusée ou apporter une aide opérationnelle aux pays de première entrée. Voilà pourquoi les Européens parlent d’une solidarité obligatoire mais flexible.
En échange de cette solidarité, et c’est le deuxième volet de la réforme, les pays de première entrée devront se montrer davantage responsables dans le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne. Non seulement, en enregistrant tous les candidats à l’asile, ce qu’ils sont déjà censés faire mais qu’ils ne font pas systématiquement. Mais également, et c’est la principale nouveauté de la réforme, en examinant rapidement les dossiers de migrants venus de pays pour lesquels le taux de reconnaissance du statut de réfugiés est inférieur à 20%. La secrétaire d’Etat Nicole de Moor évoque les exemples du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Sénégal, du Bangladesh et du Pakistan.
Cette procédure accélérée sera limitée à 12 semaines pour les migrants avec ces nationalités-là. 12 semaines supplémentaires sont prévues pour organiser leur renvoi. "Ce sont des délais particulièrement courts lorsqu’on réalise qu’aujourd’hui, dans les Etats membres, les procédures d’asile peuvent facilement durer jusqu’à un an, deux ans, voire trois ans", souligne le professeur de droit de l’ULB.