En octobre dernier, juste après la décision franco-belge d'injecter 5 milliards d'euros dans Dexia, la Belgique a demandé à Eurostat l'autorisation de comptabiliser sa part (2,9 milliards) comme une transaction financière.
En maintenant Dexia hors budget, le gouvernement parvenait de justesse à respecter son engagement de garder le déficit sous la barre des 3% du PIB.
Mais pour Eurostat, même si la recapitalisation est conforme aux règles européennes sur les aides d'État, le retour sur investissement est insuffisant pour la classifier comme une transaction. Elle doit donc être comptabilisée dans le déficit.
Après un premier avis négatif, la Belgique en a référé au CFMB, qui vient de confirmer à une large majorité l'opinion du bureau européen de statistique.
Eurostat qualifie la recapitalisation de Dexia comme devant être intégré dans le déficit public et non dans la dette. Du coup, le gouvernement fédéral ne sera plus en mesure de tenir ses engagements en termes de déficit budgétaire vis-à-vis de l'Europe.
"De fait, ça ne change rien, c'est une autre visibilité, on aura un déficit de 3,7% au lieu de 3% dans les comptes officiels mais est-ce que cela change quelque-chose au contenu? Non", affirme sur un ton rassurant le ministre de l'Economie Johan Vandelanotte (sp.a) au micro de Baudouin Remy. "Et les marchés financiers sont bien au courant de ce qui s'est passé", ajoute-t-il.
"Cela ne veut pas dire qu'on doit chercher cet argent" autre part dans le budget, a également précisé le ministre fédéral. "Très clairement cela ne veut pas dire qu'il faut chercher trois milliards de plus chez les gens" pour équilibrer les comptes.
Pour rappel,
la procédure en déficit excessif peut mener à des sanctions. Alors, faut-il s'attendre à des amendes de l'UE pour déficit excessif? "
Je ne pense pas qu'il y ait des raisons pour nous donner une amende: la Belgique est à 3% de déficit sans cette affaire de Dexia, nous ne sommes donc de loin pas les plus mauvais élèves de l'Europe, au contraire", a encore déclaré l'Ostendais à notre micro.
S'il se refuse à polémiquer sur la pertinence ou non de la décision du CMFB, Johan Vandelanotte estime tout de même qu'au niveau européen en ce moment, on pêche par excès d'orthodoxie. "Il y a des règles, on les applique strictement mais ça n'aide pas. Parfois, on a l'impression que les règles comptent mais le but des règles (développer l'économie) est oublié".
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