Le collège provincial de Namur a annoncé jeudi avoir renoncé à transformer le domaine de Chevetogne en régie publique autonome comme il le souhaitait et lui conférera le statut de régie ordinaire à partir du 1er janvier prochain.
La raison de cette marche arrière ? Un arrêté pris le 22 juillet 2021 par le ministre de tutelle relatif à la création de la régie provinciale autonome.
"Devant le contenu de l’arrêté cinglant signé du ministre des Pouvoirs locaux Christophe Collignon (PS), le collège revient à sa décision initiale validée par le conseil provincial du 4 septembre 2020 créant la régie ordinaire et autorisée par la tutelle. En cause : les aspects financiers et le statut des agents provinciaux concernés" a indiqué l’exécutif de la province de Namur. "Le travail entamé se poursuivra dans la concertation, vers une solution offrant à terme une plus large autonomie au domaine provincial", a-t-il ajouté.
Concrètement, le domaine de Chevetogne ne deviendra pas une régie autonome au 1er janvier 2022 comme la province le souhaitait, dans un souci de maîtriser le budget du domaine dans le cadre de la restructuration de l’institution qui doit désormais assumer les zones de secours.
"C’est finalement un retour à notre souhait initial. Notre direction générale, suite à des contacts avec l’administration wallonne, avait attiré notre attention sur les bénéfices d’une régie autonome sur une régie simple donc nous avions avancé dans cette perspective", a indiqué le député président Jean-Marc Van Espen.
"Nous avions travaillé de nombreux mois en amont, mais les délais étaient sans doute trop courts pour nos agents. J’espère qu’on pourra repartir sur une concertation franche et un vrai dialogue avec les syndicats" qui étaient notamment à l’origine des recours, a pour sa part souligné la députée provinciale en charge du domaine Geneviève Lazaron.
Une petite victoire pour le personnel
Pour le personnel, cette décision est "une petite victoire", a déclaré le délégué syndical CGSP Fabrice Collignon. "Via cette régie ordinaire et non autonome, on ne touchera pas aux statuts des agents provinciaux. On ne va pas toucher aux nominations, les mutations dans d'autres services seront encore possibles... ce qui n'aurait plus été le cas en régie autonome. Cette décision est bonne pour le personnel", poursuit M. Collignon.
Selon lui, le personnel du Domaine regrette néanmoins que le Collège provincial campe sur son envie de faire passer le Domaine de Chevetogne en régie. "Ils ne comprennent pas que le personnel est attaché à la fonction de service public du Domaine. On va nous allouer un budget, dont on ignore la somme, et on devra se débrouiller avec cela en sachant qu'on aura toujours les économies à réaliser. On veut que Chevetogne reste un domaine public, de qualité et à moindre coût pour les visiteurs. Or, pour l'instant, ils n'ont aucun plan à long terme."