La Belgique, plaque tournante ?
Florence Angelici est la porte-parole du SPF Finances, le service public fédéral en charge des douanes. Après cet énorme coup de filet, peut-on dire que la Belgique est une plaque tournante pour ce trafic de cigarettes ? " La Belgique est située au cœur de l’Europe et on a énormément d’antennes logistiques, donc ce n’est pas étonnant qu’on voie de plus en plus ce phénomène s’étendre. Mais la concentration la plus importante reste la Pologne. Donc, ce n’est pas nous le cœur, et c’est un phénomène européen puisqu’en 2020, on a trouvé 318 sites sur l’ensemble du territoire européen, contre 18 en Belgique " explique la porte-parole.
Comment s’organise ce type de réseau, un peu comme pour le trafic de drogue ? " On peut comparer avec les bandes organisées pour la drogue. Ce sont des réseaux hyper organisés. On a même des managers régionaux. On va avoir des filières, donc ceux qui vont s’occuper d’installer les fabriques, ceux qui vont s’occuper d’écouler les cigarettes. Il faut aussi faire tourner les ouvriers entre ces différentes fabriques " détaille Florence Angelici. Et il y a aussi d’autres points, comme l’impression sur les paquets, le calibrage des machines… Celui-ci est rendu possible par le travail d’ouvriers hyper spécialisés. Ce qui va de pair avec une logistique, car il faut nourrir ces ouvriers qui restent enfermés 24 heures sur 24 dans ces entrepôts pendant des mois.
D’où vient la matière première, le tabac et les autres composants, comme le papier de cigarette, etc. ?
" Le tabac, généralement, vient du Brésil, et tant qu’il n’est pas coupé, tant qu’il n’est pas prêt à être fumé, il n’est pas soumis à accises, donc il pourra circuler librement. Mais dès le moment où vous commencez à le sécher et à le préparer, à ce moment-là, c’est soumis à accises, donc on rentre dans l’infraction puisque tout ce qui est soumis à accises doit être très fortement régulé. Il n’y a pas de libre circulation, la douane doit savoir où ça se passe, les quantités qui arrivent, les quantités qui ressortent. Et là, ce n’est évidemment pas le cas " explique Florence Angelici.