L’université d’Anvers entame des recherches à grande échelle sur l’abus d’alcool chez les mineurs et souhaite mettre en place une polyclinique spécialisée sur cette problématique. Rencontre avec les personnes qui ont lancé cette initiative inspirée des Pays-Bas.
“En Belgique, quand un mineur se retrouve aux urgences pour un coma éthylique, on le suit sur le plan médical, mais ça s’arrête là. Il rentre chez lui sans avoir parlé de sa consommation d’alcool. Il reviendra peut-être trois mois plus tard”, constate Guido Van Hal, professeur à la faculté de médecine de l’Université d’Anvers.
Depuis son bureau sur le campus Drie Eiken à Anvers, le professeur rêvait depuis des années d’une polyclinique uniquement consacrée aux problématiques liées à l’alcool chez les jeunes, un modèle qui a fait ses preuves aux Pays-Bas.
Projet financé par les Pays-Bas
Dans les polycliniques néerlandaises, en plus du traitement médical, les mineurs qui sont tombés dans un coma éthylique font l’objet d’un suivi multidisciplinaire. À “l’heure dorée”, l’heure qui suit leur reprise de connaissance, ils sont placés devant un ordinateur pour répondre à un questionnaire sur leur consommation d’alcool.
“C’est le moment le plus efficace pour qu’ils prennent conscience de leurs actes. Les parents sont ensuite appelés, on leur communique le bilan. Pendant deux mois, l’adolescent doit se rendre chez un psychologue”, complète le professeur.