Finis les week-ends de folie où cinq, six Belges, et non des moindres, s’affrontaient sur les terrains aux quatre coins du Royaume…
Des explications multiples
C’est peu de dire que les Diables Rouges de Premier League ont marqué leurs anciens clubs de leur empreinte. Kompany est devenu une légende à Manchester City (et pas seulement là, vu son titre de " meilleur défenseur étranger de l’histoire de la Premier League "), Hazard a laissé un souvenir indélébile à Chelsea, Lukaku a affolé les compteurs d’Everton (87 buts en 166 matchs), et on en passe…
Aujourd’hui, seuls Jan Vertonghen (qui va entamer sa 8è saison à Tottenham !), Toby Alderweireld et Kevin De Bruyne incarnent encore la continuité dans des clubs de pointe. Les autres n’évoluent plus à Chelsea, Man Utd ou Arsenal, mais plutôt à Brighton, Leicester ou Aston Villa.
Si de nombreux Diables Rouges ont aujourd’hui déserté l’Angleterre, il ne faut cependant pas y voir une forme de " Brexit à l’envers ". Les explications sont multiples :
L’âge
Des joueurs comme Marouane Fellaini (31 ans) ou Mousa Dembele (32 ans), deux représentants éminents de la " génération Pékin " ont pris le chemin de la Chine pour y achever plus tranquillement une riche carrière sportive, marquée par de nombreuses blessures. Plus loin des écrans, dans un championnat (bien) moins exigeant et avec un confortable matelas financier pour les accompagner vers la retraite, ils suivent une trajectoire logique même si, pour le premier, elle s’accompagne d’une retraite internationale anticipée, qui peut laisser quelques regrets.
Le cas de Vincent Kompany (33 ans) est différent. Le projet également. Mais l’âge constitue le point commun.
2. L’ambition sportive
Même si la Premier League est clairement devenu le championnat le plus concurrentiel en Europe (4 clubs en demi-finales des deux coupes d’Europe, un… 5è sacré champion), certains Diables ont, malgré tout, fait le choix d’un défi sportif plus relevé encore. Même si son acclimatation s’avère plus difficile que prévu, Eden Hazard a franchi un palier en ralliant le club le plus prestigieux au monde, tandis que les ambitions italiennes de Romelu Lukaku ne constituent pas un recul sportif, dès lors qu’il s’agit de rejoindre l’un des clubs historiques du calcio, un championnat qui, progressivement, redore son blason et retrouve de sa superbe.
3. Le temps de jeu
Tous les Belges de Premier League n’étaient (ou ne sont) pas nécessairement des titulaires. Les retours en Belgique de joueurs comme Simon Mignolet ou Laurent Depoître s’inscrivent dans ce contexte : la quête de temps de jeu. Si Depoître ne rêve sans doute plus des Diables Rouges (quoique…), Mignolet, lui, a senti la concurrence croître autour de lui (Van Crombrugghe étant venu s’ajouter à Casteels et Sels !). Pour asseoir son statut de numéro 2, il ne peut plus se reposer sur son seul patronyme. L’ambitieux projet brugeois se présente au meilleur moment.
4. Les relégations
Le contingent de joueurs belges en Premier League dépend, forcément, aussi des allées et venues des clubs, entre promotion et relégation.
Denis Odoi, par exemple, a fait la culbute avec Fulham. Idem pour Isaac Mbenza à Huddersfield (l’ancien club de Laurent Depoître).
Rien n’empêche d’imaginer, à l’avenir, une remontée du contingent belge en Premier League, mais plutôt incarnée par une nouvelle génération de joueurs.
Les Diables Rouges actuels sont proches d’une fin de cycle (qui s’échelonnera encore sur 2 ou 3 ans pour la plupart), leur représentation en Angleterre suit plus ou moins la même tendance.