Même l'accouchement du bébé échoue parfois à mettre la mère complètement hors de danger. Frédérique Hood, 60 ans, était pré-éclamptique lorsqu'elle a eu son deuxième enfant en 2000.
Des mois plus tard, elle se sentait toujours mal mais son médecin a qualifié ses symptômes de "fatigue normale" après l'accouchement. "J'avais constamment l'impression d'être à bout de souffle", se souvient-elle. "Je me réveillais épuisée et je l'étais tout le temps." Il a fallu cinq ans aux médecins pour lui prescrire des médicaments contre l'hypertension artérielle, un traitement qu'elle suivra à vie.
"On est dans une ère où les innovations thérapeutiques sur le cancer, sur le vaccin, sur la thérapie génique, avancent très très vite. Malheureusement, dans le domaine de la grossesse, les choses vont beaucoup plus lentement", regrette Vassilis Tsatsaris, gynécologue-obstétricien à la Maternité Port-Royal (Hôpital Cochin AP-HP).
"La raison, c'est qu'il y a des freins éthiques liés au fait qu'on ne peut pas expérimenter de la même façon un traitement chez une femme qui n'est pas enceinte et chez une femme qui est enceinte parce qu'il y a toujours la crainte d'effets secondaires pour le fœtus", explique-t-il.