L’enquête retentissante sur la corruption au Parlement européen et la lutte contre le trafic de drogues placent la Belgique sous le feu des projecteurs. Pourtant, la police fédérale manque de bras, certains bâtiments tombent en lambeaux, et les dossiers s’accumulent faute de moyens pour les traiter. Un contexte qui peut laisser penser que la Belgique est à la traîne dans la lutte contre la corruption.
Et le GRECO (Groupe d’États contre la corruption) de régulièrement épingler l’État belge pour non-respect de ses recommandations. Cet organisme "constate surtout que la Belgique est dans le peloton des pays européens", avance, quant à lui, Eric Snoeck, directeur général de la police judiciaire fédérale. "Je peux vous dire qu’on prend ses recommandations très au sérieux."
Autre son de cloche du côté du juge d’instruction Michel Claise, en charge du dossier de corruption au Parlement européen, qui répète depuis quelques années que la Belgique ne prend pas la corruption au sérieux. "Je pense qu’il lance à juste titre un signal d’alarme sur l’importance de la corruption et surtout sur les ravages que peut faire la corruption dans un État qui ne se structurerait pas", relève Eric Snoeck, au micro de Sébastien Georis sur La Première.
Et d’affirmer : "au niveau de la police judiciaire, en particulier depuis trois ans et demi, on a pris le problème à bras-le-corps. Les enquêtes sont menées principalement au sein de l’office central pour la répression de la corruption (OCRC), […] dans lequel nous avons réinvesti un certain nombre de capacités. Nous avons quasiment doublé les effectifs."