C’est l’heure de la rentrée des scouts pour tout le monde, ou presque. À Liège, près du centre névralgique de la ville, réside la plus ancienne institution de scoutisme de la cité : les scouts et guides de Sainte-Marguerite. Âgée de plus de cent ans, l’unité a peu à peu décliné au fil du temps. Les “pionniers” (la section d’animés d’environ 17 ans) ne sont plus passés de l’autre côté du rideau en devenant animateurs et le renouvellement d’effectif s’est amenuisé.
“Lorsqu’on a eu l’âge d’animer, on est toutes passées cheffes à l’époque” annonce Laurence Heuschen, actuelle cheffe d’unité de Sainte Marguerite. “Maintenant, par an c’est une, voire deux personnes qui passent animateurs sur l’ensemble de la “promo”. Je trouve que c’est un phénomène plus récent ce désintérêt pour l’animation.”
Cela fait désormais une dizaine d’années que le staff de Sainte Marguerite tente désespérément de trouver de nouveaux chefs pour maintenir le navire à flot, en vain. Les chances de voir les locaux de la rue Général Bertrand reprendre vie d’ici la rentrée sont désormais plus qu’infimes. “Il y a quelques années on a lancé un appel pour recruter des chefs et on a pu survivre encore quelques années parce qu’on a eu beaucoup de chance en tombant sur un groupe d’animateurs vraiment chouettes, mais sans ce grain de chance qui était déjà inattendu à l’époque, on ne pourra pas reprendre cette année.”
Cette descente de popularité subie par l’unité liégeoise a provoqué selon Laurence Heuschen une forme de cercle vicieux. Le nombre d’animés diminuant, les parents se montraient de plus en plus réticents à laisser leurs enfants dans l’unité face à la diminution d’enfants présents aux réunions. “Beaucoup de parents ont la vision des mouvements de jeunesse auxquels ils participaient et pour eux ça doit être obligatoirement un grand groupe, avec des grands jeux et pour eux on paraît “trop petits”, des potentiels chefs se sont également montrés réticents à cause de ça.”