En août, on apprenait que Bob Dylan était poursuivi devant un tribunal de New York par une femme qui affirmait que le chanteur l’avait agressée sexuellement il y a près de 60 ans, quand elle était âgée de 12 ans.
Dans la plainte déposée, on pouvait lire que Bob Dylan avait agressé la plaignante, dont seules les initiales J.C. étaient mentionnées, sur une période de six semaines entre avril et mai 1965. Le chanteur "a abusé de son statut de musicien pour fournir de l’alcool et des drogues à J.C., et pour l’agresser sexuellement à plusieurs reprises", soutenait la plainte qui accuse également Bob Dylan d’avoir physiquement menacé la jeune fille.
Certaines des agressions présumées auraient eu lieu dans l’appartement que Bob Dylan possède à New York, dans le célèbre Chelsea Hotel, selon la plainte. Dans un communiqué, son porte-parole a déclaré que "l’accusation vieille de 56 ans est fausse et sera vivement combattue". La plainte a été déposée un jour avant la date limite prévue par une loi de l’Etat de New York qui permet aux victimes d’abus sexuels de poursuivre leurs agresseurs présumés, quelle que soit la date à laquelle l’acte aurait été commis.
Ensuite, Clinton Heylin, auteur de nombreux ouvrages sur la vie de Bob Dylan a réfuté cette accusation : "Ce n’est pas possible. Dylan était en tournée en Angleterre à cette époque, et est revenu à Los Angeles pendant une ou deux semaines, puis un jour ou deux à Woodstock."
"La tournée durait 10 jours, Bob Dylan est arrivé à Londres le 26 avril et est revenu à New York le 3 juin. S’il avait été à New York à la mi-avril, ce n’était pas plus d’un jour ou deux. C’était à Woodstock qu’il passait le plus clair de son temps quand il n’était pas en tournée."
Il ajoute que s’il était à New York, le chanteur "résidait invariablement dans l’appartement de son manager à Gramercy, pas à Chelsea."
Selon Heylin, cette période en question a en plus été filmée dans Don’t Look Back, réalisé par DA Pennebaker. Il affirme que Dylan était suivi constamment par toute une équipe pour ce film et il exprime son scepticisme quant à l’idée qu’il aurait pu commettre ces actes au même moment.
Et aujourd’hui, l’avocat de la plaignante, Daniel Isaacs, a modifié la chronologie décrite dans le procès, précisant maintenant que la victime présumée et Bob Dylan se seraient rencontrés sur "une période de quelques mois au printemps 1965".
Les représentants de Bob Dylan ont répondu : "La plainte modifiée recycle les mêmes allégations mensongères que celle déposée en août. Elles étaient aussi fausses qu’elles le sont maintenant. Nous poursuivrons toutes les options légales, y compris le maintien des sanctions contre les avocats qui sont derrière cette affaire honteuse, diffamatoire et opportuniste."
Peter Gleason – un deuxième avocat travaillant avec J.C. – a ajouté que " Bob Dylan, la soi-disant voix d’une génération, ne devrait pas, par l’intermédiaire de son porte-parole, chercher à détourner l’attention du problème en question. Alors que Dylan aura l’occasion de se défendre contre ces allégations, il est déplorable de permettre à son "porte-parole" de menacer les avocats de la victime."
Pour le moment, on ne connaît pas le montant des dommages et intérêts demandés mais un procès devant jury est bel et bien requis.