Ce qui risque par contre d’arriver, c’est de vous sentir coupable et triste de ne pas arriver à vous aimer telle que vous êtes. Autrement dit, une pensée n’est utile que si elle est positive et qu’on y croit. Sinon, elle est plus toxique qu’autre chose. Il existe un cycle décrit par les psychothérapies "cognitivo-comportementales": les pensées provoquent des émotions, et ces émotions provoquent des actions. Ces actions amènent à de nouvelles pensées. Ce cercle peut être vertueux, mais aussi vicieux.
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Lorsqu’une personne se dit qu’elle est bien dans sa peau, elle ressentira une émotion de joie ou de confiance. Ce qui l’amènera à prendre soin de soi, à bien s’habiller, et oser prendre sa place. Se sentir respectée renforce l’idée d’être bien dans sa peau. Cercle vertueux !
La pensée positive créé des émotions positives et des actions prometteuses. Mais ce n’est pas si facile que ça !
Si au contraire, une personne se dit qu’elle est mal dans sa peau, elle ressentira une émotion de tristesse ou d’impuissance. Cela va l’amener à se renfermer sur elle-même, à ne pas prendre la parole en groupe et à se faire la plus discrète possible. Elle ne recevra que peu de feedbacks positifs et cela renforcera son impression d’avoir peu de valeur. Cercle vicieux ! "La pensée positive créé des émotions positives et des actions prometteuses. Mais ce n’est pas si facile que ça !" explique le Dr Caroline. Une fausse pensée positive recèle trois pièges :
- Si on n’y croit pas, ça ne marchera pas.
Le cerveau n’est pas complètement idiot, et il ne va pas se laisser berner si facilement. Vous risquez de vous sentir coupable et impuissant de ne pas vous sentir "bien dans votre peau", alors que vous vous le répétez 45 fois par jour.
- Forcer les pensées positives, c’est dénier son propre vécu interne quand il est désagréable ou douloureux.
Or, la souffrance, les émotions désagréables, les angoisses, font partie de notre vie à tous, sans exceptions. Les émotions sont des signaux, elles veulent dire quelque chose. Si on ne les écoute pas et si on les évite, elles reviennent plus fort. Fuir ses émotions négatives en tentant de se raccrocher à la "pensée positive" est toxique à long terme. Les émotions ne sont pas digérées, elles restent et vous reviennent en pleine figure avec une anxiété démultipliée. Avant de penser positif, il est préférable d’accepter et d’affronter ses pensées "négatives."
- A force de positivité, on peut passer complètement à côté de l’empathie et de l’écoute bienveillante.
Ce troisième constat vaut pour soi-même et pour les autres. Imaginez que vous dites à votre meilleur ami "je suis vraiment triste, ma femme m’a quittée pour le prof de judo de notre fils" et qu’il réponde : "hum, oui, mais ça va aller, une de perdue, dix de retrouvées !" Même si ça part d’une bonne intention, votre ami oublie de vous écouter, de comprendre votre peine. Il passe directement à la positivité, à laquelle vous aurez accès dans trois mois mais pas là, tout de suite.
Entendre et respecter la tristesse, la sienne ou celle de celui qui se confie à vous, est une étape cruciale pour permettre de digérer ses émotions. Court-circuiter ce passage s’avère toxique, à terme.