Le produit est plus agréable, mais les conditions d’application sont plus strictes, indique Gauthier Michaux, ingénieur au SPW Mobilité et Infrastructures. Les températures de l’air et du revêtement doivent être supérieures à 10 degrés, contre 5 pour les peintures à solvant. Le degré d’humidité doit être inférieur à 80 pourcents. Des conditions météorologiques qui ne sont pas toujours réunies dans nos contrées, loin de là. Comment dès lors assurer le renouvellement de tous les marquages dans les temps, sachant qu’ils doivent être refaits quasiment tous les ans ? C’est plus contraignant, sourit M. Michaux. Si les conditions climatiques ne sont pas réunies, on peut utiliser un additif pour diminuer le temps de séchage, voire utiliser un autre produit de marquage. En effet, les "lignes blanches" peuvent aussi être réalisées à base d’enduits à chaud (thermoplastiques), enduits à froid ou encore de marquages préformés collés à froid. Le SPW opte d’ailleurs pour ces autres produits sur autoroute, car ils garantissent une meilleure longévité. Les solvants n’ont pas dit leur dernier mot.
Avant d’être utilisés sur les nationales et les autoroutes de Belgique, les produits de marquages doivent être homologués. Pour décrocher le précieux sésame, il faut réussir les tests de "Baillonville".
Ces tests sont en cours ce 31 mai 2023 sur la N63, à un jet de pierre de la prison de Marche-en-Famenne. Une peinture à l’eau bien appliquée est meilleure qu’une peinture solvant, explique Stéphane Dujardin. Cet ingénieur chimiste namurois travaille pour une société scandinave spécialisée en marquage routier. Il est ici pour tenter de convaincre les responsables de la région wallonne d’opter pour ses produits. Le marquage routier dépend de la qualité du produit, de la qualité des machines et surtout du savoir-faire de ceux qui l’appliquent. Nous sommes ici pour le démontrer.