Les Mayo Chinchipe, qui occupaient ce site, représentent la plus ancienne civilisation amérindienne de la haute Amazonie connue à ce jour. Des restes de maisons et un site cérémoniel y subsistent, révélant une organisation sociale complexe avec un vaste réseau d'échanges interrégionaux, une architecture cérémonielle importante et le commerce d'objets prestigieux.
Comme "trois preuves valent mieux qu'une !", l'équipe internationale à l'origine de l'étude annonce avoir mis en évidence la présence de grains d'amidon caractéristiques de la plante, de traces de théobromine (un composé spécifique aux fèves mures de cacao) et d'ADN anciens de cacaoyer.
Les céramiques présentant des traces de cacao ont été découvertes dans les anciennes poubelles et les tombes du village, laissant penser que les Indiens d'Amazonie utilisaient les fèves aussi bien comme offrande funéraire que comme nourriture quotidienne.
"Comme les grains d'amidon ont été retrouvés dans des bouteilles, les Mayo Chinchipe consommaient certainement les fèves de cacao sous forme de boisson", précise Claire Lanaud.
Mais pas de signe du chocolat chaud maison : les boissons étaient plus certainement faites à partir de simples fèves broyées, un breuvage fortement énergétique. "Nous supposons qu'ils broyaient les graines pour accéder aux graisses nutritives, aux glucides et aux ingrédients actifs tels que la théobromine et la caféine", explique Michael Blake de l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver, coauteur de l'étude.