La question dont nous allons débattre aujourd’hui est celle-ci: c’est qui, les autres ? Et surtout en 1316 ? Car la Paix de Fehxe, de 1316, pour la Principauté de Liège, est à l’image de la “Grande Charte” de 1215, imposée par les Barons Anglais à Jean Sans Terre, et sont deux exemples d’un tournant, au moyen âge, où le Prince, un peu partout en occident, est obligé de céder un peu de son pouvoir absolu, peut-être pas “au peuple”, dans une vision moderne de la démocratie, mais à des notables, pas obligatoirement nobles.
Peut-on alors parler de “libertés” ? De réel “partage du pouvoir” ? Non, bien sûr. La démocratie n’est qu’une Utopie, nous le savons. Néanmoins, il est incontestable que ces “Paix”, ces “Chartes” dites “de liberté”, qui marquent un tournant dès le 13 ème siècle, forment les prémices d’un contrepouvoir, qui mettra plusieurs siècles avant de s’exercer pleinement, et portent en germe les Révolutions du 17 ème siècle.
Alexis WILKIN est Professeur d’Histoire Médiévale à l’ULB, chargé de cours à l’Ulg, et il s’est penché sur cette question. En référence à la Principauté de Liège, mais pas seulement: Est-ce que ces “ouvertures” du pouvoir sont réellement synonymes de libertés nouvelles? Pourquoi le Prince est-il obligé de partager ce pouvoir ? Bien souvent à contre cœur d’ailleurs, parce que les exemples sont nombreux de “reprises en main”... L’absolutisme n’est pas une manière de gouverner, dans cet Ancien Régime, dont on se passe volontiers, surtout quand ce pouvoir est de droit divin...