Journal du classique

La Monnaie souhaite remplir la moitié de son théâtre dès octobre : une demande a été déposée auprès de la ville de Bruxelles

La Monnaie souhaite remplir la moitié de son théâtre dès octobre : une demande a été déposée auprès du bourgmestre de Bruxelles

© Belga – THIERRY ROGE

Par Céline Dekock via

Le théâtre royal de la Monnaie inaugurera la nouvelle saison 2020-2021 le week-end des 12 et 13 septembre avec un opéra virtuel, filmé et diffusé en direct. Mais à partir d’octobre, il s’attend à recevoir le public sur place. La Monnaie a déposé une demande afin de pouvoir remplir la moitié de son théâtre, a annoncé le directeur général et artistique, Peter De Caluwe, lors d’une conférence de presse numérique jeudi.

La production qui ouvrira la saison lyrique est la création mondiale "Is This The End ?". Ce pop requiem reflète parfaitement la situation actuelle. Ni les interprètes, ni le public n’entreront en contact les uns avec les autres lors de cet opéra à suivre en direct sur le site internet de La Monnaie et à découvrir le vendredi 25 septembre à 22h sur La Trois.

Le premier volet de cette nouvelle partition en trois parties s’intitule "Dead little girl". "C’est une pièce réalisée et donc ancrée dans l’époque où nous vivons. Sommes-nous morts ou non ? S’agit-il d’une phase intermédiaire ou d’une période qui continuera à déterminer notre vie ? C’est ce qui la rend si actuelle", a expliqué Peter De Caluwe.

C’est le compositeur belge Jean-Luc Fafchamps qui signe la partition. Ce n’est pas la première fois que le compositeur belge aborde la question de la mort. L’année dernière, il a créé une pièce pour la Quatuor Alfama et la soprano Albane Carrère – que l’on retrouvera d’ailleurs dans Dead little Girl - qui réharmonise des mélodies de Schubert qui tournent autour de la Jeune fille et la mort. Une œuvre à écouter ci-dessous.

Jean-Luc Fafchamps sera l’invité de Camille De Rijck ce jeudi 10 septembre à 12h pour parler de ce premier volet de Is this the end.

Bientôt 600 spectateurs à La Monnaie ?

 

Si ce premier opéra ne marquera pas le retour du public dans la magnifique salle du Théâtre royal de La Monnaie, la maison d’opéra compte bien retrouver son public en octobre. En effet, à l’instar des institutions musicales liégeoises et montoises, La Monnaie a déposé une demande pour remplir la moitié de sa salle, soit près de 600 spectateurs, dans le respect des règles sanitaires : port du masque obligatoire, distanciation d’un siège entre les bulles et gèle hydroalcoolique à disposition.

Le premier véritable opéra "en présentiel" devrait donc être le "Die tote Stadt" de Korngold, dont la première est prévue le 22 octobre. Des mesures seront également prises sur scène, puisque l’orchestre a été réduit de 92 à 57 musiciens et que les artistes lyriques devront respecter une distance de cinq mètres entre eux. Pour chaque grande production, La Monnaie prévoit en outre de tester tous les employés qui y contribueront.

La Monnaie a été l’une des premières institutions culturelles à fermer ses portes à cause de l’épidémie de Covid-19, alors qu’elle était en pleine représentation de sa trilogie événement Mozart – Da Ponte. De nombreuses productions et répétitions ont dû être interrompues sur-le-champ, mais tous les projets qui n’ont pas pu avoir lieu au printemps se sont vus attribuer une nouvelle date dans les saisons à venir. Ainsi, les investissements faits pour les décors et les costumes n’ont pas été perdus. Quant aux artistes, ils n’ont pas perdu leur contrat, mais leur revenu. La Monnaie a néanmoins décidé de leur verser 20% de ce qu’ils devaient percevoir, bien que rien ne l’y oblige contractuellement. "Cela montre que nous sommes une grande famille. Sans cette famille, La Monnaie n’existe pas", a déclaré Peter De Caluwe. La maison d’opéra a cependant signalé que depuis le mois de mars, elle n’a pas été en mesure de proposer du travail à quelque 90 employés indépendants.

En raison de l’interruption de la saison, le déficit financier à la fin de l’année est estimé entre 1 et 1,5 million d’euros. En temps normal, le système de tax-shelter fournit à l’opéra un soutien net de 4 millions d’euros, mais au vu des circonstances actuelles, 2,8 millions d’euros ont été perdus.

Mais pour finir sur une note positive et d’espoir, La Monnaie a indiqué que 90% des abonnés ont renouvelé leur abonnement, un véritable gage de confiance et de soutien de la part des fidèles de la maison d’opéra bruxelloise. Ces abonnés seront prioritaires pour les représentations, bien qu’ils puissent être placés quelques rangs plus bas ou plus haut en raison des mesures de sécurité. Enfin, La Monnaie a récolté 240.000 euros de soutien grâce aux personnes qui n’ont pas demandé le remboursement de leur billet.

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